Un claquement de fouet puis un bruit sourd résonne dans toute la grotte. D’énormes rochers finissent par dévaler la faible pente mais en une fraction de seconde, l’homme au chapeau virevolte dans les airs. Suspendu à son lasso, il saute de parois en parois et parvient à éviter le piège ! Il s’en est fallu de peu… Une petite goutte de sueur perle le long de son visage pendant qu’il remet son vieux Stetson sur son crâne et qu’il reprend ses esprits. Dans sa poche, une dizaine de rubis s’entrechoquent frénétiquement. Le butin en valait la peine ! Des pierres d’une rare pureté qui avaient été laissées là, sans doute par d’anciens conquistadors mis en déroute. Mais à présent il faut encore sortir de ces obscures couloirs et les araignées qui font face à l’homme au chapeau ne paraissent pas spécialement amicales…
Envie de jouer les aventuriers intrépides et d’endosser le rôle d’un « Professeur Jones » ? Il semble bien que la promesse ludique soit à la hauteur des périls qui nous attendent dans « Diamant » ! Et lorsqu’il s’agit de jouer les explorateurs sur plateau, qui mieux placé que l’éditeur Iello pour assurer l’immersion !
Diamant est clairement un jeu orienté pour y jouer en famille, qui est né de l’imaginaire de Alan R. Moon et Bruno Faidutti. Deux auteurs bien connus du monde ludique puisqu’Alan s’est fait remarquer avec les Aventuriers du Rail et pour Bruno… faut-il réellement le présenter ? Bon d’accord, vous l’avez connu avec des opus tels que Citadelles, Mascarade, Le Roi des Nains, et une brassée d’autres. Et comme si cette belle brochette ne suffisait pas, Iello a rajouté à cette joyeuse équipe, les talents de l’illustrateur Paul Mafayon. Lui aussi a déjà passablement taquiné du stylet avec des opus comme Otys, Château Aventure, Mexica, Bunny Kingdom, Loony Quest, et la liste serait encore longue.
Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos aventuriers de chic et de choc ! Dans Diamant, trois à huit joueurs pourront braver les dangers, dans des parties d’environ 30 à 60 minutes selon la configuration, et accessible dès huit ans. Honnêtement, vous pourrez même y jouer avant cet âge, mais nous y reviendrons en peu plus tard.
Pour vous planter rapidement le décor, même si vous vous en doutez déjà un peu, avec Diamant, vous allez jouer les explorateurs ! Torche en main, il vous faudra explorer les grottes de Tacora et à chacune de vos avancées vous ferez face soit à de précieux trésors, soit à de terribles pièges. Un jeu de « stop ou encore » dans lequel vous déciderez perpétuellement si vous souhaitez vous enfoncer dans les profondeurs de ces grottes.
A présent, chaussez vos bottes et allumez votre flambeau car nous allons explorer la règle du jeu et vous expliquer rapidement de quoi il sera question en matière de gameplay.
Mais avant de vous en dire plus, regardons le contenu du jeu avec notre rubrique hyperlapse « Y’a Koi Dedans » !
Y’a Koi Dedans ?
Hô non, un piège ! Grotte alors…
Chaque joueur incarne un aventurier et le but du jeu est d’être celui qui disposera du plus de pierres précieuses à la fin de la partie et de ses cinq explorations.
Au début, une première grotte est ouverte aux explorateurs et chacun y pénètre frénétiquement. Une première carte est alors retournée et cela peut-être soit un trésor, soit un danger (un piège, de la lave, des araignées, une énorme boule de pierre, etc.). S’il s’agit d’un trésor, le butin est immédiatement partagé entre les joueurs qui se trouvent encore à l’intérieur de la grotte. S’il s’agit d’un danger, rien ne se passe. Mais si le même danger apparaît une seconde fois dans cette exploration, alors tous les joueurs qui se trouvent encore dans la grotte, s’y enfuient et perdent tout ce qu’ils ont accumulé pour l’exploration en cours.
Chaque joueur décide ensuite secrètement s’il désire continuer son exploration ou sortir de la grotte. Si le joueur continue l’aventure, une nouvelle carte est révélée. A contrario, si le joueur quitte la grotte, il met en sécurité dans son coffre le précieux butin qu’il vient d’amasser et ce dernier sera comptabilisé en fin de partie. Le joueur qui quitte la grotte et arrête l’exploration amasse également les pierres précieuses qui n’auraient pas été partagées équitablement durant l’exploration. En revanche, il ne participe plus à la suite de l’aventure mais pourra bien sûr explorer la prochaine grotte.
La partie continue ainsi jusqu’à ce que l’exploration de la cinquième grotte se soit achevée. Et finalement, tous les joueurs procèdent au décompte final.
La prochaine carte pourrait être fatale !
Ouf ! Nous voici sortis de ces sombres couloirs… avec un trésor en main ! Une boîte de Diamant ! Et le mot n’est pas trop faible que celui de « trésor » car le matériel est remarquablement bien produit. On a l’impression de se répéter lorsqu’il s’agit d’un opus signé Iello, mais il faut le reconnaître, ces gens-là font de belles choses. Un vernis sélectif pour la boîte du jeu, un petit plateau, des pions explorateurs en bois, des coffres 3D en carton qu’il faudra assembler, cent gemmes et une floppée de cartes. Des cartes qu’on vous conseille de protéger très rapidement, surtout si vous prévoyez de jouer à Diamant avec vos petits rejetons. On en oublierait presque également la règle du jeu qui est un petit feuillet de huit pages. Le tout sublimé par les jolies illustrations de Paul Mafayon qui nous assurent une immersion garantie.
Le livret d’instruction se lit vite avec de nombreuses illustrations et un contenu aéré qui rend la lecture bien agréable. Il faut dire que dans ces sombres couloirs, uniquement éclairés à la torche, on ne voit presque rien… Du coup, un tel livret est une véritable aubaine ! Et la prise en main suit cette même logique. Il faut dire que la règle n’est vraiment pas complexe et après un mise en place de moins d’une minute, la partie peut rapidement débuter pour le plus grand plaisir de tous les aventuriers.
La thématique de Diamant est bien exploitée et le jeu fait subtilement référence aux aventures de ce fameux Indiana. Non, on ne vous parle pas du chien ! Et même jusqu’à la typographie utilisée pour le titre ! Le souci du détail… Quand au gameplay, difficile de ne pas reconnaître qu’il est totalement raccord avec le thème.
Et puisque nous évoquons le gameplay, vous l’aurez compris, nous sommes en plein dans un jeu de « stop ou encore ». Une mécanique simple mais réfléchie comme sait si bien le faire Bruno Faidutti. Soit on décide de sécuriser nos précieux diamants et nos rubis, soit on se risque encore à découvrir la carte suivante. A chaque tour, il faut faire des choix. Et cette simplicité dans le gameplay plaira naturellement aux joueurs qui souhaitent par exemple passer un bon moment ludique avec un opus qui se joue facilement. Par ailleurs, Diamant est également un excellent titre permettant d’initier de nouveaux joueurs. Tout comme il peut encore être pratiqué par les plus jeunes. Il faut dire que l’un des protagonistes peut rapidement prendre la partie en main et mener l’expédition pour permettre aux plus jeunes de n’avoir que quelques choix à faire et à se déplacer dans la grotte.
A ce titre, nous n’avons pas résisté à l’occasion d’essayer une partie de Diamant avec de jeunes ludistes. Le titre est conseillé à partir de huit ans mais le résultat a été concluant avec un joueur âgé de cinq ans. Précisons que le jeu ne comporte aucun texte sur son matériel et que l’accès à cet opus est particulièrement approprié. Avec une telle aventure, des pièges, des trésors et des choix simples à effectuer, on fait forcément mouche et même avec les plus petits. Cependant, soyons bien clairs, le jeu n’est pas exclusivement destiné à des enfants, bien au contraire. Tout comme le titre, n’est pas enfantin. Avec un peu d’expérience, on peut compter les cartes qui sont encore présentes dans la pioche et minimiser les risques pour maximiser les gains. Mais bien sûr, chacun appréhendera le jeu comme il le souhaite. Pour nous, l’important reste de s’amuser et Diamant y répond parfaitement !
Un mot encore sur l’interaction et la rejouabilité. Forcément, les grandes aventures sont naturellement propices aux discussions. Avec Diamant les joueurs discutent régulièrement, échangent sur les pièges qui sont déjà présents sur le terrain de jeu et sur le risque qui est encouru. On cherche régulièrement à savoir si les autres joueurs ont pris l’ascendant et s’il faut personnellement prendre des risques. Par ailleurs, avec la pioche aléatoire des cartes, aucune partie ne ressemblera à un autre, même si la progression se répète d’une grotte à l’autre et d’une partie à l’autre.
Pour nous, Diamant a clairement assuré niveau « bonne ambiance » et le plaisir du jeu était bien présent. Impossible de ne pas faire le pendant avec les films d’Indiana Jones et grâce à cet opus on se prend volontiers pour le héros de l’histoire. Facile d’accès, de nombreux rebondissements pimentent la partie. A l’intérieur d’une sombre grotte on peut donc y faire de jolies découvertes et c’est exactement ce qui nous est arrivé pour ce titre qui est d’ores et déjà disponible dans toutes bonnes crèmeries. Il parait même que… « sa place est dans un musée » ! Parole d’Indy !
La règle du jeu en français
Lana et son papa jouent à Diamant
Le site de l’éditeur Iello