Un grondement sourd se fait entendre en pleine nuit. Aaaaah ! Non ! Notre Dieu Gouga vient pour nous punir, pour nous faire manger du manioc macéré dans des chaussettes de vahinés, ou pire encore, pour nous obliger à nous gratter le nez avec le coude durant douze générations ! Mais finalement non, c’est le volcan de notre petite île qui entre soudainement en éruption ! Vite, il faut sauver l’essentiel… Soupières Tupperware en quatre couleurs, colliers de fleurs, photo de l’oncle Oscar, bouée canard, on sauve vraiment le principal nécessaire à notre survie. Sans oublier nos amis les dodos ! Ces oiseaux incroyables sont nos compagnons depuis que Gouga est venu pour la dernière fois nous rendre visite, il y a de cela des centaines d’années. Félix, Paul-Louis-Gérard, Ramses, allez emportez vos œufs et hâtez-vous, on rejoint le radeau et on se carapate de l’île ! Les torrents de lave foncent droit sur nous. Pour être tout à fait franc avec vous, on a les noix de coco qui frémissent. Il faudrait peut être qu’on songe à demander de l’aide à Gouga ?
Amis aventuriers en chasse de jeu totalement dégenté, vous êtes au bon endroit ! Aujourd’hui, on vous met la banane avec un titre sorti tout droit de l’imaginaire d’Antonin Boccara, et édité chez Oldchap Games. On vous a déjà plus ou moins planté le décor dans la brève introduction, donc vous l’aurez compris, il sera question de « sauver vos miches ». Mais pas que ! Dans Panic Island vous incarnerez une bande de Cro-Magnon qui vivent sur une île paradisiaque. Des gars sympa on vous rassure ! Mais bon, pas si dégourdis que cela finalement, parce qu’il faudra que vous preniez les choses en main. Le volcan de l’île est donc entré en éruption et vous devrez vous sauver, sauver vos amis les dodos, et sauver les œufs des dodos. Puis finalement quitter l’île sous le regard bienveillant de Gouga. Mais… ce ne sera pas si simple.
Panic Island est donc un Party Game un peu fou mais vraiment amusant, sorti en boutique l’année dernière. Antonin, l’auteur, n’est pas à son premier jeu et on l’a vu dernièrement aux commandes de Doggy Bag, Kingz ou encore Kids of London. Quant aux illustrations, le travail graphique est signé Michel Verdu. Dans cet opus, un à huit joueurs pourront décider d’embarquer dans l’aventure pour des parties qui dureront deux minutes ! Oui, vous l’avez bien compris, deux minutes, top chrono ! Et bien oui, qu’est-ce que vous imaginiez ? Que le volcan attendrait tranquillement que vous vous décidiez à terminer votre cocktail, que vous fassiez un dernier au revoir à vos copaines et que vous prépariez vos valises ? Non, c’est la course et le volcan ne vous en laissera pas le temps. Avant de vous expliquer les règles, un dernier mot encore pour vous informer que Panic Island pourra être joué dès huit ans. Sans doute moins…
Vous êtes bien installé ? Attachez vos ceintures, suivez les consignes de Robert notre charmante hôtesse et cramponnez-vous à votre chaise en bois pas du tout rembourrée ! Bienvenue sur ce vol Dodo-Airways, sans escale jusqu’à Panic Island !
Fuyeeeeeeez !
Vous commencez à nous connaître, on prend plaisir à vous résumer les règles des jeux dont nous parlons. Mais parfois, l’éditeur fait tellement bien les choses, que résumer serait vainc. Et là justement, il y a une magnifique petite vidéo qui vous explique le jeu en quatre minutes. Alors, ne nous privons pas. Assoyez-vous confortablement dans votre fauteuil, respirez un grand coup et… place au spectacle !
A noter que dans la version « solo », les règles ne changent pas. En revanche, vous cherchez constamment à améliorer le nombre de personnages sauvés de l’île. Vous pourrez donc passer de Chef indigne, à Grand chef ou même encore Egal des Dieux ! Mais il faudra vous entraîner car Gouga n’accorde pas n’importe quel titre à n’importe qui !
Vaut mieux ne pas faire Dodo
Bon, là on est sur du très lourd, du core game destiné à des joueurs exigeants… ou pas ! Finalement, plutôt pas ! Non, on se retrouve avec un jeu léger, du « party » vraiment fun ! Et ce fun est concentré dans la toute petite boîte carrée magnifiquement illustrée, comme d’ailleurs tout le reste du matériel. A l’intérieur, un deck de cartes au format carré, un sablier et une règle du jeu. Et puis, il y a aussi un deck secret ! Des cartes qu’on ne peut pas découvrir tout de suite. C’est seulement après avoir fait ses preuves que le jeu pourra évoluer avec de nouvelles contraintes et de nouvelles… Chuuut ! On ne peut pas vous en dire plus, il semblerait que Gouga nous observe. Par contre, Gouga (et nous aussi) vous conseillons de sleever vos cartes, ce qui est indispensable sur ce jeu.
Le livret de règle est bien rédigé, simple à lire, agréablement mis en page. Et il y a même une vidéo explicative pour devenir un véritable érudit ! On vous met le lien au bas de l’article. Du coup, le jeu se prend en main sans aucun problème et on entre immédiatement dans le vif du sujet.
Deux minutes par partie, cela semble plutôt court. Mais on peut vous dire qu’on est bien content de pouvoir reprendre nos esprits après 120 secondes intenses et totalement « barrées ». Le jeu utilise clairement le self-contrôle et la mémoire. Chaque carte dévoilée doit être mémorisée, là est réellement la clé de la réussite. Et sans paniquer ! Concrètement, ce n’est pas si simple de quitter l’île car les pièges compliquent réellement la donne. Mais toujours de manière amusante ! On « se prend » un bon piège au mauvais moment, mais pourtant, on a le sourire. Et c’est véridique ! Car oui, on se laisse prendre au jeu entre les tornades qui ont tendance à nous faire chavirer, les déplacements de cartes, les séismes impliquant des changements de places avec nos coéquipiers, etc. Et que dire des effets permanents ? Chez Jeudéclick, on a un petit faible pour la grotte qui oblige tous les joueurs, si elle est révélée, à continuer la partie avec le menton posé sur la table ! Ah, on vous avait prévenu que ce jeu était un peu « barré » !
Une petite dose de chance vient aussi s’ajouter aux parties. Car même si vous maîtrisez totalement le sauvetage des habitants de l’île (on vous rassure, c’est impossible, parole de Gouga !) il faudra encore trouver le radeau et la pagaie ! Encore un élément qui rajoute une bonne dose de pression et d’intensité. Et dans la précipitation, malheur à celui qui retournerait accidentellement la carte du volcan. Cette carte est pourtant placée d’un commun accord entre les joueurs en début de partie. On sait donc où elle se trouve. Mais dans la précipitation… Si si, on vous assure, que c’est possible de la révéler ! Et là, baouuuuum ! C’est la fin de la partie, le volcan explose. Et si la chance s’invite à la table, la stratégie aussi. On vous le disait dans le résumé des règles, il convient encore de sauver les Cro-Magnon. Et pour se faire, pas d’autres solutions que d’appeler Gouga (ouuuuh ça fait peur !). Mais au bon moment ! Il aura donc fallu mémoriser les emplacements des cartes Cro-Magnon et invoquer le dieu ni trop tôt, ni trop tard dans la partie. Pas si simple dans toute cette frénésie et cette excitation !
Quand la partie se termine, on résiste rarement à l’envie d’en relancer une nouvelle. Et en terme de rejouabilité, le jeu implique un placement aléatoire des cartes. Sans compter tous les pièges et les effets qui varient et qui ne se jouent pas tous en même temps. Rajoutez encore le fameux « deck secret » et toutes ses nouvelles options; il n’y a aucun risque de jouer deux fois la même partie. Vous êtes assignés pour des heures et des heures de jeu.
Panic Island propose aussi une sympathique variante solo. Alors oui, il faut éviter de jouer sur votre terrasse ou devant la fenêtre parce que vos voisins risquent bien d’appeler l’ambulance à force de vous voir tourner sur vous-même, taper sur des cartes ou encore poser votre menton sur la table… On vous aura prévenu ! N’empêche que le challenge est quand même bien présent. En solo vous êtes le seul à mémoriser les cartes et ce n’est pas forcément simple. Petit à petit vous devez améliorer votre score et l’intérêt du jeu est bien présent. Ce qui est vraiment sympathique pour un Party Game à 1 joueur !
Un dernier mot encore sur la bande son qui est proposée en ligne. Même si le jeu est livré avec un sablier, privilégiez la version audio si vous le pouvez. Avec un smartphone, rendez-vous simplement sur le site du jeu. La version audio ajoute une ambiance particulière et stressante. Elle permet également de se situer dans le temps sans se préoccuper du sablier. Bref, elle rythme les parties et pour nous, elle est réellement indispensable !
Au final, on rigole beaucoup, on communique entre les joueurs, on réfléchit, on se laisse prendre au piège… Bref, on passe véritablement un très bon moment. Hyper accessible, le titre se joue simplement même avec de jeunes joueurs. A présent, hâtez-vous on dirait que le volcan se réveille !
Maintenant, à vous de vous forger votre propre avis.
La règle du jeu en français
Le site du jeu Panic Island (avec la bande son)
Le site du distributeur Paille Editions