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Skytear, est-ce ici que se cache la première adaptation vraiment réussie d’un MOBA ?

par jeudeclick
Publié : Dernière mise à jour le 1,2K vues 8 minutes de lecture

L’énergie qui imprègne et entoure l’univers a un nom : Skytear. Dans ce monde régi par 4 puissants Dieu, la plus infime particule de matière contient des traces de Skytear, du plus insignifiant grain de sable liant les pierres des tours de défense à la plus effrayante créature extraterrestre, l’Outsider. Ce monde a un nom : Olan-Taa, et ses Dieux reproduisent les erreurs de bien d’autres mondes en jugeant qu’il n’y a pas de place pour tous ici bas. Kurumo, Liothan, Taulot et Nuptien, qu’ils soient artisan de la guerre, seigneur du silence, gardien des mondes souterrains ou de la connaissance, ont à leur service des dizaines de héros en quête de Skytear, de gloire ou de rédemption.

Pour terminer de planter le décor, ajoutons que ces héros se battent en équipe dans une arène composée de Nexus (bases des joueurs), de tours, et de couloirs… Ces quelques mots clefs ont dû faire tilt si vous êtes un habitué des MOBAs (Multiplayer Online Battle Arena). Si ce n’est pas le cas, Skytear vous offre l’occasion de découvrir, sur un plateau, ce mode de jeu issu du jeu vidéo.

Skytear n’est pas la première tentative d’adaptation. Mais jusque-là, aucun des MOBAs (prenez le O pour un On board !) de plateau ne semble avoir conquis le cœur des ludistes. Skytear fera t-il mieux ? Il en affiche en tout cas l’ambition… au vu de la prometteuse campagne de financement Kickstarter lancée ce 22 mai 2019 qui survient après une première campagne annulée alors que l’objectif avait été atteint en 24 heures… mais visiblement sans l’enthousiasme espéré (moins de 500 contributeurs) par PVP Geeks, l’éditeur du jeu.

Poussez vos minions jusqu’au Nexus

Skytear est un jeu de figurines sur plateau pour 2 à 8 joueurs utilisant un système de card driven et mêlant contrôle de territoires et deck building. Les cartes de votre deck sont draftées en même temps que les héros, en début de partie. Elles représentent notamment les pouvoirs de déplacement, d’attaque ou de défense des héros. Elle ont également un rôle de substitution à l’aléatoire des dés lors de la résolution, entre autre, des combats.

Dans la pure tradition d’un MOBA, pour gagner dans Skytear, il vous faudra détruire le Nexus (base) de votre adversaire et avant cela, au moins une tour pour y accéder. A notre surprise, Skytear offre une autre possibilité de victoire, celle-ci bien connue des joueurs de plateau. 3 cartes objectifs communes sont en effet découvertes en début de partie et si un joueur satisfait à l’un de ces objectifs, sa victoire est immédiate.

Les 5 tours de jeu (au maximum) sont composés de 2 phases distinctes. La phase Héros puis la phase Minions (des alliés faibles mais indispensables : les « creeps » dans les jeux vidéo). Pendant la première phase, les joueurs activent à tour de rôle chacun de leurs héros. Activer un héro revient à lui faire opérer jusqu’à trois actions différentes : se déplacer, attaquer, escarmoucher, mener ses minions ou vénérer les dieux pour utiliser un mécanisme spécifique au héros.

Durant la seconde phase, les joueurs vérifient les conditions de contrôle, c’est-à-dire, l’occupation majoritaire (par leurs minions et leurs héros) des territoires semi-adjacents à 3 jetons placés en début de partie au centre des 3 couloirs du plateau. En cas d’occupation majoritaire dans les couloirs latéraux, le jeton avance dans le camp adverse. L’objectif étant d’atteindre ainsi le Nexus pour le détruire. Si l’occupation majoritaire a lieu dans le couloir central, le joueur vainqueur peut alors contrôler une nouvelle figurine très puissante, l’Outsider.

Un solide alliage online / on board

Suite à la lecture des règles (limpides), au visionnage des très didactiques vidéos explicatives, et à un petit aller-retour sur la version jouable en ligne, nous avons réellement eu l’impression d’une adaptation réussie de l’écran au plateau.

L’intensité de l’univers narratif et graphique s’intègre très bien au dynamisme du gameplay, principalement durant la phase 1. La relative rapidité des parties (autour de 45 minutes) abonde également dans ce sens.

Le fun est apporté par des emprunts au jeu de plateau avec notamment ses objectifs variables, mais aussi la grande diversité des pouvoirs que peuvent lancer les héros, qui apporte une dose d’imprévisibilité à un jeu très tactique.

Les héros peuvent se répondre très rapidement et, en phase 1, le rythme ne devrait pas faire défaut. La phase 2 semble être en mesure de casser cette dynamique et dérouter certains joueurs. Mais nous nous consolons du manque de « temps réel » à l’idée qu’en conséquence de nos actions de la phase Héros, nos larbins (minions) puissent pousser un jeton de contrôle vers le camp adverse ou invoquer la figurine surdimensionnée de l’Outsider !

En plus de l’intensité du rythme, le plus grand défi pour une adaptation sur plateau est peut-être la dimension collective et compétitive. Est-ce que tel un MOBA, Skytear offre aux joueurs la possibilité d’augmenter leur potentiel au fur et à mesure, en apprenant et maîtrisant les différentes tactiques propres à chaque héro ? Est-ce que à plus de 2 joueurs la parfaite cohésion entre les membres d’une même équipe sera récompensée ? La possibilité de drafter votre héros parmi 20 autres, l’intégration d’un système de deckbuilding ouvert et la possibilité de jouer jusqu’à huit (voire 16 avec le second plateau au dos et 2 boîtes complètes) répond, au moins d’un point de vue technique à cette question. L’éditeur communique par ailleurs sur la dimension « jeu de tournoi » qu’il annonce mettre en place dès le lancement du jeu dans les boutiques et les bars à jeux partenaires.

Même si ce re-launch prend la tournure d’une quasi pré-commande, l’ambition affichée et les moyens visiblement mis en œuvre nous ont portés à nous intéresser à ce projet transalpin. Et très rapidement, nous avons été séduits par la cohérence de l’ensemble et de la bonne greffe qui semble avoir prise entre online et « On board », d’autant que les ingrédients pour un jeu à la fois stratégique et fun semblent être réunis.

Pour couronner notre enthousiasme, le jeu est entièrement traduit en français !

La starter box (boîte destinée aux boutiques) permettant de jouer jusqu’à 4 est proposée à 55 €. La Hero box est-elle à 99 € pour un plaisir partagé à 4 joueurs supplémentaires. Soit environ 30 % de moins que pour le premier lancement sur Kickstarter. Comptez entre 15 et 22 € de frais de port en sus pour un envoi vers la France.

La campagne participative sur Kickstarter
La page de cette même campagne, mais en français

Rédacteur de l’article : Marc

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