L’éditeur américain GMT prévoit la sortie prochaine d’Imperial Struggle. Le petit frère de Twilight Struggle; mais en mieux ? Suivez le guide, on vous en parle…
Alors qu’est-ce donc que ce jeu inconnu ? Aujourd’hui, on est comme sur le Trinity site du désert de White Sands au Nouveau Mexique le 16 juillet 1945 mais au niveau du monde des jeux historiques… une bombe atomique ludique est sur le point d’être lachée. Pourquoi donc ? Tout d´abord parce qu’Imperial Struggle n’est autre que le petit frère de Twilight Struggle. Oui, le grand Twilight Struggle, le jeu qui a caracolé en tête du box-office de BGG pendant moultes années et qui y figure encore à une excellente place. Plutôt pas mal pour un jeu de 2005, le plus ancien du Top 20 ! Ensuite, parce que les auteurs (Ananda Gupta et Jason Matthews) ont pris le temps de peaufiner leur jeu pour en faire un met raffiné digne d’un plat étoilé. Et surtout ils ont grandement amelioré et sublimé la mécanique divine de Twilight Struggle…
C’est bon, il y a du tirage !
Pour en revenir à Imperial Struggle, on ne compte plus le nombre d’années où ce jeu était dans la liste des P500 de GMT (la liste des précommandes) et il était à chaque fois annoncé pour sortir « bientôt ». GMT a même annoncé en avril 2020, que le jeu avec ses 3’700 commandes, était leur record absolu. Sachant que GMT effectue généralement des tirages à 5’000 copies, on espère, vu le très probable hit que cela va être et le succès postérieur de son aîné (+ de 100’000 exemplaires de Twilight Struggle vendus), que le tirage d’Imperial Struggle a été conséquent et que les stocks ne seront pas en rupture mondiale deux mois après sa sortie.
Bien qu’avec du retard dû à la pandémie actuelle, le jeu devrait arriver très probablement en boutiques en juin 2020 pour les Etats-Unis (pour les survivants) et en juillet en Europe.
Le jeu n’est malheureusement disponible qu’en VO; pas de version française prévue pour l’instant. Mais que font donc nos brillants éditeurs francophones ? D’autant plus qu’ici, on ne parle pas de la révolution finlandaise de 1918 du prochain COIN, mais bien de la France du Roi soleil et de ses successeurs face à son rival tenace de la perfide Albion, le siècle des lumières dans toute sa splendeur historique !
La guerre puis la paix. Ou la paix puis la guerre.
Imperial Struggle est donc un jeu pour deux joueurs dans la même veine que Twilight Struggle. Ici, point de guerre froide de 1945 à 1989 mais plutôt une rivalité mondiale, celle du XVIIIème siècle (de 1697 à 1789 pour être précis), à la fois guerre ouverte et froide par moments.
C’est donc le parti pris de nos deux auteurs. Retrouver une grande et longue lutte crépusculaire intense entre deux puissances montantes (la France et la Grande-Bretagne) qui vont dominer le monde de cette époque. Ces derniers s’affronteront à la fois directement ou indirectement avec leurs alliés en guerres meurtrières sur les mers et sur terre. Mais aussi avanceront leurs pions discrets pendant les périodes de paix. Puissance coloniale, investissement économique et renversement d’alliances sont aussi à l’ordre du jour, tout en maîtrisant les évènements et en optimisant les orientations politiques.
Dans ce nouvel opus, comptez en tout six tours de paix interrompus par quatre guerres : la guerre de succession d’Espagne, la guerre de succession d’Autriche, la guerre de sept ans et finalement la guerre d’indépendance américaine. Pendant les tours de paix, les joueurs vont alterner les actions, comprenant le choix d’une tuile investissement disponible. Il y aura au-dessus un type d’action principale (trois types possibles: militaire, économique, diplomatique) avec ses points et un type d’action secondaires (avec ses contraintes). Les tuiles avec peu de points d’actions ayant possiblement certains avantages (jeu d’un évènement de sa main ou bonus militaire). Le jeu d’un évènement de sa main reste toutefois prioritaire; ceux-ci comportant un texte variable sur la même carte impliquant des effets différents pour le Britannique ou pour le Français.
C’est là aussi où entrent en jeu les orientations politiques. C’est-à-dire le choix de cartes Ministres propres à chaque camp. Deux sélectionnées par époques, avec des pouvoirs spéciaux et des habiletés spécifiques (Commerce, Finance, Gouvernance, Style et Etudes) lesquelles peuvent activer un bonus d’évènement.
Et si vous empruntiez vos points d’actions ?
Pour rentrer un peu plus dans le détail et la justesse de la mécanique, on peut aussi effectuer plus d’actions mais dans ce cas, il y a emprunt des points d’action qui se transforment en dette. Plutôt super intéressant comme système, vous ne trouvez pas ? Cela rappelle d’ailleurs le brillantissime Struggle of Empires de Wallace. A la fin du tour, les joueurs gagnent des PV et des bonus pour le contrôle politique des régions et la dominance économique.
Durant les phases de guerre, chaque joueur va résoudre un théâtre d’opérations de manière séparée. On révèle alors les tuiles de guerre de base et de bonus pour chaque théâtre et le joueur avec le plus de force militaire le remporte. Trois manières de l’emporter, un peu comme dans TS, aux points sur l’échelle, 30 la France gagne, 0 la Grande-Bretagne l’emporte. Et sinon, aussi par mort subite si un joueur remporte tous les fronts avec une certaine marge pendant un tour de guerre, ou si un joueur gagne les quatre régions coloniales et les trois marchés économiques mondiaux en tours de paix. Les quatre régions (avec sous-régions) coloniales étant l’Amérique du Nord, les Caraïbes, l’Europe et l’Inde.
Pendant les tours de paix avec les points d’action économique, vous étendez et développez votre contrôle sur le commerce des produits de base essentiels: fourrures, sucre, coton et épices. Avec les points d´action diplomatique, vous négociez des accords avec d’autres pays européens et tribus autochtones. Et avec des points militaires, vous décidez de l’étendue de vos préparatifs militaires pour les futures guerres et fortifiez vos possessions coloniales contre les troubles potentiels. Et comme vos homologues historiques, vous allez devoir surveiller de près l’énorme dette qui peut s’accumuler à la suite de vos ambitieuses conquêtes.
Pendant les tours de guerre, vous comparez votre force militaire soigneusement assemblée et cachée dans chacun des théâtres de guerre à celle de votre adversaire. Cette force ne vient pas seulement des troupes mais des alliances, de la supériorité navale et de l’espionnage. Et ce n’est que pendant les guerres que vous allez pouvoir prendre directement des territoires à votre adversaire, de sorte qu’elles représentent une opportunité unique de renforcer votre nation au cours du temps. Chacune des grandes guerres de cette époque est représentée individuellement. Les enjeux dans chaque théâtre et chaque guerre varient comme ils l’ont fait historiquement, et des personnages historiques légendaires comme le duc de Marlborough, Georges Washington ou le marquis de Lafayette peuvent laisser leur empreinte sur le jeu comme ils l’ont fait dans l’Histoire.
Et on termine avec Louis…
Avec ce billet d’actualité, on espère un peu vous avoir mis l’eau à la bouche. Ou même éveillé des intérêts chez certains éditeurs francophones ! A présent, rendez-vous avec un article complet dès que possible, et souvenez-vous que c’est toujours l’impatience de gagner qui fait perdre; comme le disait très justement Louis XIV.