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DownForce, Fangio sur plateau !

par jeudeclick
Publié : Dernière mise à jour le 445 vues 14 minutes de lecture

– Et on retrouve tout de suite John McCars sur la ligne de départ… Vous nous recevez John ?
– Oui absolument Barry ! Et je peux vous dire qu’à quelques secondes d’entendre les moteurs vrombir, les pneus de tous les concurrents sont presque déjà en surchauffe. Bon sang, il y a une ambiance incroyable. Et quelle tension
– Une tension d’autant plus grande que c’est la dernière course de la saison ?

– C’est tout juste ! Mais voilà déjà les feux rouges qui s’allument, et… C’est parti ! Excellent départ de Remingthon suivi de très près par les deux voitures de l’écurie Ferraro. Derrière ça se bouscule ! Oulah, quelle pagaille ! Au premier virage la numéro sept est toujours en tête avec déjà quelques dixièmes de secondes d’avance.
– Vous êtes en train de nous dire que la course est déjà pliée John ?

– Grand Dieu, non Barry, vous et le reste des téléspectateurs n’avez encore rien vu…

Vous sentez cette bonne odeur d’asphalte ? La tension dans les paddocks et la frénésie de la course ? C’est justement ce que nous propose DownForce, créé par l’incroyable trio d’auteurs Rob Daviau, Wolfgang Kramer et Justin D. Jacobson. Un opus initialement sorti en 2017 et édité sous le soleil de Floride chez Restoration Games. Et quand il s’agit d’enflammer le circuit, de faire chauffer le moteur et de se lancer dans une course effrénée, qui d’autre que Iello pour passer la cinquième ! L’éditeur nancéien s’occupe de la localisation française et le titre vient ainsi enrichir un catalogue déjà bien fourni.

Deux à six joueurs pourront enfiler leur casque, tenir le volant et appuyer sur le champignon dans des parties d’environ 45 minutes en moyenne. A huit ans, interdiction de conduire, mais avec DownForce on fait très volontiers exception pour le plaisir de s’amuser avec petits et grands dans des parties en toute convivialité.

Dans une partie de DownForce, vous essayerez d’être le plus riche en enchérissant sur les différentes voitures qui prendront place sur la ligne de départ. Avec des cartes et différents effets, vous ferez progresser les bolides sur la piste. Mais pas uniquement les vôtres ! Etre le plus rapide ne sera pas forcément la clé de la victoire et il faudra être malin en fonction de vos paris et des cartes que vous avez en main. Un savant mélange entre la subtilité de Wolfgang Kramer et le côté déjanté d’un Rob Daviau !

Mais avant de vous en dire plus sur DownForce, regardons déjà le matériel de jeu avec notre petite capsule vidéo en accéléré « Y’A KOI DEDANS » !

Y’a Koi Dedans ?

L’histoire du jeu, expliquée par l’éditeur

1996 a été une très bonne année pour le célèbre auteur Wolfgang Kramer. Ce n’est pas un, mais bien deux de ses jeux qui ont été recommandés par le très prestigieux prix de l’année allemand : le Spiel des Jahres. L’un était El Grande , qui a gagné le prix. L’autre était Top Race.

Retour en 1974, Top Race s’appelait alors Tempo, une course abstraite sur une piste toute droite, et était le premier jeu édité de W. Kramer. En 1980, le jeu est revenu sous le nom de Niki Lauda’s Formel 1, avec alors une licence et un thème qui lui ont permis de se faire connaître. Pendant la décennie qui a suivi, il est sorti sous différents noms et licences, dont Daytona 500, édité par Milton Bradley en 1990. C’est avec cette version que Rob Daviau a eu tant de plaisir à jouer avec ses enfants autour de la table familiale.

Puis le jeu a disparu des écrans radar. Pendant plus de 20 ans, il a été en rupture de stock absolument partout. C’est ainsi que cette nouvelle édition arrive.

On parie que tu vas gagner ?

Pour gagner à DownForce, vous devez être le plus riche à la fin de la course. Après avoir mis en place le jeu et distribué les cartes aux joueurs, les différents protagonistes autour de la table vont devoir enchérir sur les six voitures de la course. Chaque voiture est révélée une à une, accompagnée d’un carte « Pouvoir » et la mise la plus haute l’emporte. Ainsi, chaque joueur devient propriétaire de quelques voitures et chacun sélectionne une carte « Pouvoir » parmi celles qu’il a remportées. Prêts ? La course peut à présent commencer !

En main, chaque joueur dispose d’un deck de cartes « Vitesse » qui permet de faire progresser les différentes voitures sur la piste de course. A son tour, le joueur actif choisit une carte de sa main et déplace les véhicules selon les données de la carte. Ainsi, la voiture rouge pourra par exemple se déplacer de 6 cases, la jaune de 4 cases, la noir de 3 cases etc… Et toutes les voitures mentionnées sur la carte sélectionnée doivent être déplacées. Et bien entendu, une case du circuit ne peut être occupée que par une seule voiture. Et même quand la piste se resserre très sérieusement ! Pendant son tour le joueur actif peut également utiliser l’effet de sa carte « Pouvoir ». Dès qu’une voiture passe une des trois lignes jaunes indiquées sur la piste, les joueurs vont parier secrètement sur le gagnant de la course.

Une fois la course terminée, chaque pari remporte plus ou moins de millions de dollars et chacune des voiture reçoit une prime (toujours en millions de dollars) pour son ordre d’arrivée après le drapeau à damier. A cela est déduit le montant des enchères utilisées pour acheter une des voitures… Et le plus riche gagne !

Pas juste un jeu de course !

Une boîte de jeu colorée et un thème qui nous promettait une bonne dose d’adrénaline ! Forcément, nous n’avons pas résisté bien longtemps à l’envie d’en ouvrir un exemplaire. Et le résultat ne nous a vraiment pas déçus. A l’intérieur du boitage, on retrouve un grand plateau de jeu recto-verso, très joliment illustré et qui propose deux circuits distincts. Mais aussi 44 cartes, des tuiles de conducteurs, six petites voitures de courses en plastique, un carnet de score et la règle du jeu. Le matériel est joliment produit et les bolides donnent clairement envie de se lancer dans la partie. On vous conseille au passage de protéger les cartes du jeu car le vernis de protection est léger et les cartes sont souvent manipulées. Et comme le jeu est aussi destiné aux plus jeunes, mieux vaut prévenir que guérir !

On ouvre tout de suite une petite parenthèse concernant le carnet de score qui ne comporte que peu de feuilles. Sachez que l’éditeur a d’ores et déjà mis en ligne une version PDF imprimable de ces fiches. On vous donne le lien en bas de l’article. Et par ailleurs, une application mobile (iOS et Android) propose également cette petite fiche de score en version numérique pour y jouer à l’infiniiiiii… Le lien se trouve également au bas de notre article.

La règle du jeu est un grand livret de huit pages, très vite lu, aéré, facilement accessible et ponctué de nombreuses illustrations. C’est lu et assimilé en une petite dizaine de minutes. Très honnêtement, il n’y a rien de compliqué et la partie peut rapidement commencer, surtout que la mise en place est faite en quelques dizaines de secondes. Rien de bien compliqué au niveau de la prise en main. Nous sommes sur un jeu de course – mais pas que – et l’un des objectifs reste bien entendu de placer ses voitures dans le haut du classement. Donc, d’aller vite, et cela tout le monde arrive assez bien à l’assimiler. Par ailleurs, il faudra effectuer une petite phase d’enchères puis parier sur les bons bolides. Encore une fois, on se retrouve avec un jeu très instinctif et DownForce se laisse très facilement appréhender par tout public. Un petit mot sur la thématique, qui en plus de ravir les plus jeunes, est en parfaite adéquation avec le système de jeu. L’ensemble est bien coordonné et l’opus proposé reste vraiment cohérent du début à la fin.

Les mécanismes utilisés par DownForce reposent sur plusieurs aspects mais tournent indubitablement autour des cartes. Car il s’agit bien d’un jeu de course, avec des cartes comportant une gestion de main. Tous les joueurs vont devoir gérer les possibilités d’avancement qui sont proposées par les cartes « Vitesse ». Certaines vont par exemple vous permettre d’avancer rapidement mais favoriseront également les autres pilotes. Il faudra donc les utiliser au bon moment. Avancer vite et fort n’est pas toujours un gage de victoire. On retrouve également un mécanisme d’enchères qui ne se produit qu’au début du jeu et qui reste véritablement léger. Nous ne sommes pas dans un jeu d’enchères, précisons-le clairement. Nous allons encore retrouver des mécanismes de placement avec certaines cases stratégiques sur le plateau de jeu. Mais encore avec les différents paris qui auront une réelle importance dans la victoire finale car plus vite on mise sur le bon cheval et plus il y aura des chances que la victoire soit à votre portée. Dans DownForce on se retrouve relativement dépendant du tirage des cartes et donc d’une certaine part de hasard. On peut y remédier grâce à notre carte « Pouvoir » qui peut procurer un réel avantage pour la course. Mais aussi avec ces fameux paris que nous venons d’évoquer. En effet, même si notre voiture a du mal à se hisser en tête, le fait de pouvoir parier sur le bolide d’un adversaire peut quand même nous faire engranger un avantage considérable vers la victoire, surtout si ce dernier remporte la course. Et cela, c’est plutôt malin et vraiment bien vu pour ce type de jeu et pour les mécanismes employés sur le gameplay.

Dans DownForce, on se retrouve avec des tours de jeux qui sont à l’image de sa thématique. Vifs, rapides et nerveux ! Il faut dire qu’à son tour, on joue une carte, on se déplace, on applique éventuellement notre pouvoir spécial, et c’est au joueur suivant de mettre les gaz ! Les temps morts sont donc réduits à leur minimum et on passe le clair de son temps à jouer. Et c’est tant mieux ! Par ailleurs, la convivialité du titre offre une excellente interaction entre les joueurs, dynamisée par le fait qu’on joue nos voitures mais aussi celles des autres ! On a tous rêvé un jour de pouvoir déplacer les pions des autres, sans se faire accuser de tricheur. Et bien là, c’est possible et même fortement conseillé…

Après une bonne dizaine de parties, à l’heure où nous rédigeons ces lignes, on peut vous dire que le plaisir de jeu reste bien présent avec un opus… savoureux ! On a apprécié la façon dont les auteurs nous ont offert là, davantage qu’un simple jeu de course. Mélangé au fait de vouloir aller vite, il y a clairement de la subtilité avec les bonnes cartes qu’il faut jouer aux bons moments et les placements sur le plateau de jeu qui ont une réelle importance. On reste assez dépendant du tirage des cartes et parfois même on grogne de constater que nos adversaires « ont plein les mains » ! Mais comme on l’a vu, il y a des moyens de « jouer » avec ces spécificités du jeu. Rien n’est jamais gagné et rien n’est jamais perdu ! Avec ses parties rapides et son excellente rejouabilité, c’est vraiment le mot « plaisir » qui marque incontestablement les parties de DownForce. Et que se soit à deux ou à six joueurs, l’excitation est la même et le jeu fonctionne dans toutes les configurations. Pour nous, DownForce restera un titre marquant de cette année 2018 et un indispensable pour tous les joueurs qui aiment faire la course avec un soupçon de stratégie. Hmmm, que c’est bon !

Pour finir, un mot encore sur l’accessibilité du jeu qui est annoncée dès huit ans par l’éditeur. Nous y avons joué avec un petit pilote âgé de 4 ans 1/2 et cela n’a posé aucun problème moyennant une petite adaptation de la règle. Une adaptation qui est d’ailleurs précisée dans le livret d’instruction. En effet, DownForce devient accessible bien avant huit ans en supprimant la phase initiale d’enchères; chaque joueur devenant propriétaire d’une ou ou plusieurs voitures par simple tirage aléatoire. En outre, on supprime les cartes de pouvoir qui rajoutent une petite complexité encore difficilement assimilable vers cinq ans. Et c’est tout, même si vous pouvez encore décider de simplifier. Nous, on a gardé bien entendu les cartes de vitesse, les déplacements sur la piste et les trois paris qui interviennent pendant le jeu. D’ailleurs, les plus jeunes adorent jouer les pronostiqueurs en herbe et ce serait vraiment dommage de s’en priver ! Encore une fois, la facilité avec laquelle DownForce peut s’adapter à ses joueurs est vraiment plaisante et confirme bien qu’il s’agit d’un grand jeu.

Même finie la course continue !

Et bien que DownForce ne pose vraiment aucun souci de rejouabilité, sachez d’ores et déjà que de nouveaux circuits seront prochainement disponibles (mi-novembre 2018). Nous n’avons pas encore eu l’occasion de les pratiquer, mais deux nouveaux circuits vont apporter leurs lots de surprises. Comme par exemple le fait de concourir sur une piste plus dangereuse avec des cases qui ne permettront de dépasser que dans des endroits escarpés. La piste de Crosstown Speedway comporte deux boucles de croisement, où les voitures à l’arrière peuvent bloquer les voitures devant elles, et des zones divisées de la piste, où les joueurs doivent choisir entre la section à une voie plus courte ou la section ouverte plus longue et plus large. Vous aussi cela vous fait envie ?

On note encore la présence de six nouvelles cartes « Pouvoir » qui viendront encore rajouter un peu de stratégie à nos parties avec de nouveaux effets sur la course.

Maintenant, à vous de vous forger votre propre avis.

La règle du jeu en français
Les fiches de score en PDF
L’application mobile des fiches de score pour iOS et Android
Le site de l’éditeur Iello

Rédacteur de l’article : Léo

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