Après une dure journée à la mine, en quête de pierres de cristal précieuses et inestimables… que le chemin est long pour rentrer chez soi. Pioche à la main, traversant les montagnes et les forêts. Quant au loin, apparaît une silhouette de forme imposante s’approchant de plus en plus pour enfin l’apercevoir distinctement. Un géant de pierre que l’on nomme dans nos contrées : un Golem. Vous êtes bien dans le monde de Carvania, là ou les humains cohabitent avec de gigantesques Golems en tout genre. Ici, la spécialité, c’est le marché de cristaux si puissants qu’ils permettraient pour certains de fabriquer ces golems. Nous vivons de ce marché de cristaux et cette ville prospère grâce aux cristaux. Et donc, il y a ici beaucoup de marchands qui prennent la route dans leurs caravanes pour aller livrer ces cristaux aux quatre coins du monde. Ces cristaux sont si purs qu’ils renfermeraient l’âme des premiers habitants de la planète. C’est à partir de cette légende que les golems ont pu voir leurs existences. C’est bien entendu à partir de cette légende que Century : Golem édition, a pu voir le jour.
Venez ! Jeunes voyageurs, nous avons du tout bon à vous proposer ! Un jeu re-thématisé par rapport au jeu originel Century : La route des épices, mais qui ne manque pas de saveur croyez nous !
Cette édition Golem, éditée par Plan B Games, disponible depuis avril 2018 et distribuée par Asmodee, propose des parties de 2 à 5 marchands âgés de 8 ans et plus, pour une durée d’environ 30 à 45 minutes de pures négociations. Il faut le dire de manière claire et précise, il n’y a aucune différence dans la manière de jouer entre cette édition Golem et celle de la route des épices. Cependant, le matériel change et c’est pour notre plus grand bonheur. L’auteur, Emerson Matsuuchi s’est également bien entouré, plus précisément, de Fernanda Suarez et de Chris Quilliams, pour les illustrations de cet opus qui est un régal pour les yeux. Nous précisons que ce titre ne fera pas partie de la trilogie annoncée initialement par Plan B qui sont les suivants : La route des épices – Les merveilles orientales – Un nouveau monde. Mais qu’à cela ne tienne, laissez l’épice et… en route à dos de Golem, cela en vaut le détour.
Comme Gemme mon Golem !
Dans Century : édition Golem, le but est de réussir à collecter son 5ème Golem (ou 6ème pour une partie de 2 à 3 joueurs) pour mettre fin au jeu. Suite à cela, s’en suit un décompte de points de victoire. Ces points seront comptabilisés comme ceci : points de victoire inscrits sur chaque Golem récupéré, nombre de cristaux restants en fin de partie et pièces de cuivre et/ou d’argent récupérées lors d’une acquisition de Golem. Une somme de tous ces points cumulés et le marchand ayant le plus grand nombre de points de victoire, est déclaré le grand gagnant.
Bon alors ! Comment faisons-nous pour se payer des Golems ? Sachant qu’un Golem n’est vivant que s’il est doté de cristaux légendaires. Il faudra bel et bien marchander des cristaux afin d’en avoir en réserve dans notre caravane (avec une limitation de stockage de 10 cristaux). Des golems seront disposés face visible à l’achat, et les golems les plus généreux en point de victoire seront aussi ceux qui en demandent le plus au niveau des cristaux. Century propose un mécanisme de deckbuilding un petit peu revisité, car il y a tout de même cet esprit d’améliorer/construire son jeu de cartes de base. Pour le reste, il faudra être malin, rapide et opportuniste afin de collecter les meilleurs Golem ou de les collecter le plus rapidement possible pour atteindre la condition de fin de partie (le 5ème ou 6ème Golem)
En somme, il y aura 1 action parmi 4 disponibles : Acheter un Golem, prendre une carte marchands dans sa main, jouer une carte marchand de sa main et la laisser face visible dans sa défausse, se reposer pour récupérer toutes les cartes jouées jusque là de sa défausse. Il faudra donc être assez calculateur pour pouvoir prendre l’avantage sur les adversaires, mais l’arrivée aléatoire des cartes sur le « plateau » de jeu rendra vos expériences à chaque fois renouvelées.
Le thème des Golem c’était le plan B
Mais pourquoi parler d’un copié-collé sorti à peine 1 année avant celui-ci ? Et pourquoi est-ce qu’il fallait absolument le sortir ? La réponse est tout simplement parce qu’il est beau ! Un matériel qui éblouira en éclat votre iris et qui vous donnera cette impression d’avoir dégoté un nouveau jeu malgré que rien ne change sur la manière de le jouer. Un thermoformage pouvant accueillir cette version de luxe avec le petit regret de ne pas avoir pensé aux ludistes inconditionnels des sleeves (protège-cartes). Bon, c’est déjà pardonné ! Les illustrations sont splendides, nous en avons eu le souffle coupé et si vous avez l’œil de lynx, vous remarquerez que sur les illustrations des Golems, figurent chaque type de cristaux nécessaires pour son achat. C’est un petit détail, mais que nous avons fort apprécié. Des pièces de métal fournies dans la boite de base ainsi que des pierres précieuses venant dans leurs propres coupoles sont également au rendez-vous.
L’ouverture de la boite ressemble à la découverte d’un trésor. Ma-Gni-Faïk ma Chér… Heu… Désolé !
Donc merci à Plan B pour cette version spéciale bling bling qui faisait peut être un peu défaut à la route des épices. Cependant, les superlatifs qui caractérisent le premier chapitre de la trilogie sont en toute logique, aussi valables pour cette édition Golem. Tout d’abord, la règle est simple et elle tient sur 2 pages avec les illustrations de jeu nécessaires à sa totale compréhension. C’est dire à quel point le jeu est accessible pour un large public.
Petite explication de la mise en place pour bien comprendre la simplicité dans la préparation du jeu. Il suffit de distribuer les 2 cartes « marchands » actions de base à chaque joueur, le reste sera mélangé, formera une pioche et nous révèlerons les 6 premières cartes uniquement face visible. En dernier lieu, les cartes Golems seront mélangées pour former une pioche et les 5 premières cartes seront disposées face visible. Des pièces de cuivres seront posées au-dessus de la carte Golem la plus à gauche et les pièces d’argent au dessus de la carte Golem suivante. Le but étant de rendre plus attractives ces 2 premières cartes avec les pièces d’argent et de cuivre qui nous vous le rappelons, donneront des points de victoire bonus en fin de partie. Les cristaux de couleurs seront posés de côté, accessibles par tous et disposés de manière à avoir le cristal le plus commun au plus rare (jaune –> vert –> bleu –> rose). Et c’est parti, on peut y jouer !
Est-ce qu’un Golem est dur à manœuvrer ? Et bien sachez que ce n’est pas si difficile que cela en a l’air. Une fois les différentes actions assimilées, ça roule, enfin ça marche tout seul. Nous apprécions le fait que sur les éléments du jeu il n’y a aucun texte ! Cela est, selon nous, un bon point à mettre en exergue, puisque cette petite particularité permet toujours de casser la barrière de la langue et de jouer internationalement, pour autant que, les explications soient données correctement au préalable. Donc cette prise en main rapide permettra de jouer et rejouer sans modération.
Le mécanisme étant aussi très simple, il faudra tout de même quelques tours de jeu pour bien se familiariser avec ce système d’échange, d’amélioration (en piochant des cartes) et d’augmentation de niveau des cristaux. C’est au fur et à mesure que nous nous rendons compte que nous aurions pu arriver aux ressources nécessaires pour acheter un Golem plus rapidement, en ayant pris une carte spécifique et pas une autre, ou d’avoir fait des échanges inutiles en trop. La vie de marchands n’est pas une chose facile ! Century : édition Golem reste un jeu assez rythmé puisque les tours de jeu sont vraiment rapides (1 action par joueur et basta) et qu’il y a peu d’interaction entre joueurs. En effet, il n’y aura pas de quoi se faire de coups fourrés, mais il faudra être le plus rapide et le plus malin pour récupérer les bonnes ressources de cristaux et d’acheter le Golem désiré avant l’adversaire. Ce jeu fonctionne aussi bien à 2 joueurs qu’à 4, avec l’avantage (à peu de joueurs) d’avoir plus de chance d’acquérir les cartes et Golems souhaitées.
Précisons tout de même que l’acquisition des cartes « marchands » disponibles sur le plateau de jeu n’est pas gratuite et à la carte, si vous nous permettez l’expression. Laissez-nous être un poil plus précis. Si le joueur désire prendre la carte la plus à gauche de la file, la carte est récupérée sans le moindre coût. Imaginons maintenant que le joueur désire prendre la 4ème carte disponible en partant de la gauche. Dans ce cas de figure, le joueur devra déposer sur chaque carte « ignorée » un petit cristal de son choix. Cela aura pour effet de rendre ces cartes « ignorées » plus attractives, car un joueur pourra récupérer les cristaux posés dessus en plus de la carte choisie. C’est une mécanique très répendue, certes, mais qui fonctionne excellemment bien pour ce type de jeu.
Pour un plan B, c’est un A que mérite cette édition Golem pour la re-thématique et qualité du jeu. Cela contribue à une expérience de jeu très agréable et immersif. Sans pour autant que cela enlève tout le bien reçu sur la version de la route des épices. Malgré son côté aléatoire pour une bonne rejouabilité, il est vrai que la mécanique répétitive peut freiner certains joueurs qui auront peut-être fait le tour du jeu en quelques parties seulement. Il n’en demeure pas moins qu’il reste un jeu très agréable, visuellement splendide, accessible et amusant. De plus, nous avons trouvé que la thématique colle parfaitement à l’ambiance du jeu et nous permet de rêver un peu plus sur cet univers peu commun des Golems.
Maintenant, à vous de vous forger votre propre avis.
La règle du jeu (en anglais)
La fiche du jeu sur le site de Board Game Geek
Le site de l’éditeur Plan B Games