Les yeux mi-clos, vous vous réveillez doucement. Le feu crépite au milieu du camp. Ce matin, la tribu semble comme animée d’une incroyable ferveur. Rapidement, le bruit court que la fameuse île de votre dieu Dokmus a été retrouvée. En tant que guerrier le plus expérimenté, le chef du clan vous fait appeler à lui et vous confie la lourde tâche de mener une expédition sur l’île afin de regagner les faveurs de Dokmus. Ainsi, vous et votre tribu pourrez à nouveau vous assurer des récoltes abondantes, des voyages sereins et surtout une descendance bien portante pour les générations futures. Des gardiens protègent l’île et y maintiennent la paix. Ils offriront leur assistance à qui la leur demande mais encore faudra-t-il que vos demandes soient pertinentes et réfléchies, là se trouve la clé du succès ! Il faut vous hâter car le bruit de cette découverte a déjà résonné dans les autres villages de la région et désormais, vous n’êtes plus seul à préparer une expédition sur Dokmus.
Venu tout droit de Finlande, ce titre pour deux à quatre joueurs a été découvert par le grand public lors du festival d’Essen 2016. Comptez environ quarante minutes pour des parties remplies de réflexion dès dix ans. Si le jeu semblait être abordable à un large public, il a surtout fait parler de lui par la médiocrité de la traduction de la règle francophone. Heureusement, cela est désormais du passé car le distributeur Atalia vient d’annoncer qu’il reprenait les choses en mains ! Et c’est le cas de le dire, car non seulement Dokmus sera distribué dans toutes les bonnes crèmeries, mais Atalia a donné l’impulsion pour retravailler totalement la règle francophone. On vous en parle juste après, avec un résumé des règles et aussi quelques questions posées au distributeur Atalia.
Attention à ne pas finir pion !
Après avoir procédé au setup, chaque joueur choisi une position de départ sur l’une des tuiles qui compose la surface de jeu. Le but du jeu est de marquer le plus de points de victoire en plaçant vos pions sur les différentes ruines, à proximité des temples ou en les sacrifiant. Une partie de Dokmus se déroule sur huit manches. Tous les joueurs commencent par sélectionner secrètement une tuile « Gardien » en les draftant. A votre tour de jeu, dont l’ordre est défini par les valeurs indiquées sur les tuiles gardien, vous disposez de trois pions qui doivent obligatoirement être utilisés. Ces pions sont soit placés sur le plateau, soit sacrifiés. Les joueurs ont également la possibilité d’effectuer l’action du Gardien, à tout moment durant leur tour.
Pour placer un pion, il est nécessaire de respecter les conditions de pose. Ainsi, vous pouvez placer un pion sur une case adjacente à celle que vous occupez mais uniquement sur une prairie, une forêt, une ruine ou un volcan, et ces cases vont produire différents effets. Si vous parvenez à occuper les alentours des temples, vous pourrez gagner des points de victoire en fin de partie. Les pions sacrifiés permettront également de gagner des points de victoire une fois la partie arrivée à son terme. Jusque-là, rien de particulier dans la mécanique du jeu mais c’était sans compter les fameuses actions des gardiens. Utiliser une telle action durant votre tour, vous permet par exemple de déplacer toute une tuile du plateau de jeu, de faire pivoter une tuile de 90°, de déplacer un de ses pions ou même de devenir le premier joueur. Une fois la partie terminée, vous procédez au décompte des points en fonction des temples et des tuiles explorés, des ruines visitées et des pions sacrifiés.
De la stratégie pour s’attirer les faveurs de Dokmus
Dokmus peut sembler quelque peu froid au premier abord, mais il n’est rien ! Et même, c’est plutôt normal pour un jeu qui vient de Finlande… non ? Grâce à la nouvelle règle francophone, le jeu est rapidement assimilé et on comprend très vite qu’il faudra faire preuve de beaucoup de stratégie pour espérer s’attirer les faveurs de Dokmus. Les tours de jeu s’enchaînent de manière conviviale même si sur une première partie d’initiation, on consulte la règle plus d’une fois. Tout le piment du jeu se trouve réellement dans les actions des gardiens qui permettent de vrais retournements de situation, au propre comme au figuré. Le fait de pouvoir moduler la disposition du plateau de jeu en cours de partie est très amusant. Soit à son avantage soit pour empêcher la progression de son adversaire. Et souvent, il est nécessaire de revoir complètement sa stratégie, mais sans pour autant que cela soit décisif sur le score final. Le mélange entre les actions des gardiens et les différentes possibilités du tour de jeu en font un titre avec une courbe d’apprentissage. On voit bien que le jeu a été travaillé et qu’il offre de multiples possibilités. Les parties sont renouvelées et l’expérience de jeu est bien différente que l’on joue à quatre ou à deux. Au final, on se retrouve avec un joli plateau de jeu très coloré par les différents pions des joueurs et un cerveau en complète ébullition si on désire optimiser au maximum ses actions de jeu. Quoi qu’il en soit on prend plaisir lors d’une partie de Dokmus et on s’amuse réellement; c’est l’essentiel !
Avant de terminer, n’hésitez pas à participer au concours organisé par Atalia pour espérer gagner un exemplaire de Dokmus, mais surtout pour visionner la vidéo explicative de Cesare ! C’est par ici que cela se passe.
Maintenant, à vous de vous forger votre propre avis.
Quelques questions à Atalia :
A l’occasion du lancement de la nouvelle règle francophone de Dokmus, Jeudéclick en a profité pour poser quelques questions à Cesare d’Atalia.
Bonjour Cesare ! Merci de prendre du temps pour ces quelques questions. On imagine que Dokmus a été signé lors du Spiel’16 à Essen. Comment en avez-vous eu connaissance et comment cela s’est-il concrétisé ?
Bonjour ! En fait, pour tout vous dire, nous avons pris contact avec Lautapelit bien avant Essen. J’avais remarqué que cet éditeur publiait des jeux en plusieurs langues, dont le français, ce qui pouvait faciliter sa distribution. Nous nous sommes donc rencontrés à Essen pour discuter des jeux disponibles pour une distribution en France et en avoir une explication détaillée. Parmi les jeux disponibles (l’éditeur présentait 4 nouveaux titres à Essen, tous très intéressants) Dokmus m’avait déjà tapé dans l’œil. Mais avant de décider quels jeux distribuer parmi tous ceux envisageables (tous éditeurs confondus), nous réalisons des tests en collaboration avec la ludothèque de Bris Sous Forge et l’Espace Ludique Marcel Aymé d’Issy Les Moulineaux. Dokmus avait beaucoup plu aux joueurs mais nous nous sommes aperçus de la mauvaise qualité de la traduction française de la règle. Cette règle frôlait parfois la limite de l’incompréhensible… Atalia n’étant pas éditeur, écartant donc une possible localisation du produit, j’ai alors proposé à Lautapelelit qu’ils refassent faire la traduction par un professionnel. L’idée était de joindre la nouvelle règle aux jeux édités par Lautapelit, mais imprimée de façon pro, dans le but de remplacer le livret initialement prévu dans la boite. Cédric, mon bras droit, a relu la traduction, a apporté quelques modifications… et voilà donc que Dokmus arrive finalement en France !
Pourquoi Dokmus et qu’est-ce qui vous a plu dans ce jeu ?
Tout d’abord l’esthétique de la boite et le matériel de jeu. Puis, pendant les tests, la profondeur de sa stratégie malgré ses règles épurées et relativement accessibles nous a complètement séduits. On cherchait un jeu où le hasard n’a pas sa place mais qui reste fun à jouer. Avec Dokmus, on l’a trouvé.
A l’heure où le jeu de société est en train de connaître une formidable expansion, est-ce que ce type de jeu abstrait répond toujours à une demande du marché ? Comment vous positionnez-vous avec ce titre ?
Il y a des jeux bien plus abstraits que Dokmus qui se vendent bien. Même Taluva a eu droit récemment à une version « Deluxe » qui a rencontré un certain succès, prouvant que ce genre de jeu plait toujours autant. La politique d’Atalia est que si un jeu est bon et fun, il trouvera son public… Nous avions eu le même dilemme avec Ekö, qui s’est pourtant bien vendu et continue de plaire au public.
Vers quels pays distribuerez-vous Dokmus et sur combien d’exemplaires tablez-vous ?
Atalia distribue régulièrement en France et en Belgique. Ponctuellement, nous travaillons également avec des boutiques suisses et dans les DOM-TOM. Le nombre d’exemplaires que nous avons décidé de gérer n’est pour le moment pas très important car nous sommes encore petits, mais le travail de sélection de jeux porte ses fruits et tous les jours, davantage de boutiques et de joueurs s’en aperçoivent. Nous lancerons d’autres tirages de Dokmus si le succès venait à être au rendez-vous…
Cesare, merci beaucoup pour ces quelques éclaircissements, c’est toujours un plaisir !
A noter que nous reviendrons prochainement avec un article complet pour vous parler plus en détails d’Atalia ! Surtout, restez connectés !
La fiche du jeu sur Tric Trac
La nouvelle règle francophone de Dokmus
Le site d’Atalia Jeux