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Châteaux de Bourgogne dés, faites connaissance avec Dédé le Châtelain

par jeudeclick
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Châteaux de Bourgogne dés, faites connaissance avec Dédé le Châtelain

Dans les grands classiques, lorsqu’on parle de jeux moderne, on peut évoquer Carcassonne, Catane, Les Aventuriers du Rail et bien évidement les Châteaux de Bourgogne ou The Castles of Burgundy. Une petite pépite de Stefan Feld sortie en 2011. Aujourd’hui nous ne parlerons pas de ce jeu directement mais d’une de ses descendances : The Castles of Burgundy – Le jeu de dés !

Un jeu qui est plutôt un Write’n’Roll (à comprendre lancer les dés et écrire), fruit de la collaboration entre Christoph Toussaint et Stefan Feld en 2016. Il est le second « spin off » du jeu d’origine qui s’était également vu décliner en jeu de cartes, également sorti en 2016. Mais revenons à notre jeu de dés… Il est prévu pour 1 à 5 joueurs de 10 ans et plus pour des parties d’environ une demi-heure. Le tout édité par Alea, le studio « gamer » de Ravensburger.

Chaque joueur joue un châtelain au XVème siècle ayant des terres dans la Vallée de la Loire tentant de développer son domaine et d’augmenter son influence. Pour ce faire les joueurs auront à leur disposition des dés (5 au total) qu’il faudra combiner afin de faire des choix de développement et tenter d’avoir le plus de points de victoire en fin de partie.

Une vie de château…

Pour commencer une partie, chaque joueur se munit d’une page de domaine et d’un crayon. Sur cette page, on retrouve le domaine de 37 cases au centre, les bonus à gauche, le tableau récapitulatif des bonus en bas ainsi que la progression de la partie et les zones de points à droite. Lorsqu’on doit choisir une case du domaine, s’il s’agit d’un château on cochera le bonus indiqué sur la case en question. Pour le reste on notera le chiffre choisi dans l’emplacement sur la case prévue à cet effet. Il y a plusieurs types de cases : les monastères en violet, les mines en gris, les rivières en bleu, les cités en orange, les pâturages en jaune ainsi que les châteaux en vert. Ces types de cases sont regroupées entre-elles (de 1 à 4 cases par groupe) et acquérir toutes les cases d’un groupe octroiera un bonus et un nombre de points.

Ensuite, les joueurs choisissent simultanément leurs châteaux de départ parmi les 4 disponibles et inscrit le bonus dans la zone appropriée en entourant le bonus acquis. Lorsqu’on acquiert un château on obtient l’un des 4 bonus du jeu.

La partie peut donc commencer. Le jeu se joue en trois phases (I, II et III). Ces phases durent entre 5 à 10 tours et à la fin de chacune des phases on récupèrera le score. A la fin de la partie on cumulera le score des trois phases afin d’avoir le total. Le joueur ayant le plus haut score remportera la partie. Le principe de jeu est qu’un joueur (ou à tour de rôle) lance les 5 dés disponibles puis tous les joueurs vont faire des combinaisons permettant d’acquérir une case autour d’une déjà acquise (au début de la partie autour du château de départ).

La première chose à faire est d’indiquer le nombre de sablier (un ou deux) présent sur le dé « sablier » il permet un décompte du nombre de tours d’une phase. Ensuite tous les joueurs choisiront une combinaison d’un chiffre et d’une couleur pour étendre son domaine. Cependant on ne peut pas faire toutes les combinaisons possibles, il y a des règles ! La case que l’on veut choisir doit obligatoirement être connectée à une case acquise. Ensuite par type de case, il y a des valeurs autorisées (par exemple pour les rivières seuls les 5 ou 6 sont valides ou pour les cités les cases d’un même groupe ne doivent pas avoir deux fois la même valeur).

Lorsqu’on réussit à obtenir toutes les cases d’un groupe on marque des points de victoires déterminés en fonction du nombre de case de ce groupe et de la phase. De plus on récupère un bonus. Les bonus permettent de modifier les dés et un joueur ne peut utiliser qu’un bonus par tour. Si malgré les bonus disponibles un joueur ne peut pas choisir de combinaison alors il gagne un ouvrier en bonus.

Une fois qu’on a rempli toutes les cases progression d’une phase alors on totalise les points de cette phase et on passe à la suivante et on continue jusqu’à la fin de la 3ème phase ou en plus on totalise l’ensemble des points pour déterminer le vainqueur.

La Bourgogne en six faces

Un matériel plutôt simple pour cette version dés ! 5 dés en bois avec ses faces emplies soit de chiffres, de couleurs ou avec les fameux sabliers, 5 crayons Ikea ainsi qu’un bloc de feuilles colorées assez conséquent (100 pages recto/verso). Revenons sur les crayons à papier, bien qu’ils soient simples c’est toujours agréable de voir un Roll & Write les proposant. Bien joué, on apprécie ! Comme nous le disions le matériel est simple mais il reste efficace. Il s’agit d’un « petit jeu » facilement transportable, avoir pléthore de matériel eut semblé ne pas être en adéquation avec cela.

Au niveau artistique, on ne va pas sauter au plafond, un cliché du jeu à l’allemande. Beaucoup d’informations sur les feuillets qui peuvent donner un effet « surchargé », mais au moins tout y est ! Sur la direction artistique on hérite bien de son grand frère, les habitués ne seront pas dépaysés.

La règle du jeu est facile à prendre en main, elle paraît conséquente : 12 pages mais elle est très aérée avec beaucoup d’illustrations et d’exemples. C’est toujours agréable lorsqu’on prend une règle du jeu pour la première fois et qu’on arrive rapidement à la comprendre.

Il serait difficile de faire une mise en place plus compliquée que pour des jeux de type Roll & Write, chaque joueur prend un feuillet, un crayon et un des joueurs prend les dés. C’est tout, on peut commencer à jouer. Il n’y a pas de jetons à trier, de pions à poser et nous pouvons avouer que de temps en temps c’est quand même très agréable. La prise en main du jeu est tout autant rapide. On arrive à comprendre aisément le fait qu’il faille choisir une combinaison de dés puis répercuter le résultat sur notre propre feuille. Cependant, il faudra quelques parties (au moins deux) afin de comprendre les subtilités et de pouvoir réussir à jouer avec des joueurs aguerris, notamment sur la compréhension de l’utilisation de tous les bonus.

Les mécanismes ne sont pas nouveaux. Le fait de lancer les dés, modifier les valeurs via les bonus obtenus précédemment et reporter les choix sur son plateau… c’est du connu. Malgré cela, le jeu n’est pas pour autant inintéressant et le fait d’avoir réussi à transposer l’essence des Châteaux de Bourgogne dans un jeu de dés avec ces mécanismes est vraiment bien réalisé. On ressent le travail d’adaptation afin que même en usant de mécanismes simples et standards aux Roll & Write, on a un jeu différent et très agréable. De plus les tours sont rapides, on va jouer en moyenne entre 15 et 30 tours en à peine une demie heure. Il n’y a que peu d’interactions, mise à part une course au remplissage de toutes les cases d’une couleur qui donne un avantage de points au premier par rapport au suivant, il n’y a pas d’interaction directe entre les joueurs.

Un des intérêts principaux de ce jeu de dés est la jouabilité et la rejouabilité ! Le jeu se transporte facilement et est jouable presque partout : dans le train, l’avion, sur un sommet de montagne (testé par la rédaction). De plus, il y a 4 agencements différents des domaines ce qui permet de ne pas se lasser et d’avoir d’autres challenges.

Le jeu est plaisant, il est super pour les joueurs aimant la réflexion ainsi que pour les amateurs des optus axés sur l’optimisation. De plus, il est très accessible et permet de donner envie aux joueurs de s’essayer au grand frère, les Châteaux de Bourgogne.

Le jeu fonctionne très bien quel que soit le nombre de joueurs. Le fait qu’il n’y ait pratiquement pas d’interactions entre ces derniers fait qu’il est non dépendant au nombre de joueurs. L’expérience est autant agréable à 2 qu’à 5. Une variante est prévue dans les règles pour jouer en solo. Cette variante ne modifie pas du tout le jeu ou ses règles, elle limite juste un peu plus le nombre de tours à 8 et elle permet de distribuer les points de remplissage d’un type de case selon la phase dans laquelle on y arrive. Un petit barème est donné dans les règles afin de savoir comment on se positionne en fin de partie. Dans un jeu où le but est de faire un maximum de points de victoire, il est toujours intéressant de savoir si le score est jugé bon ou insuffisant.

En résumé, nous avons à faire à un petit jeu malin, nomade et avec une bonne rejouabilité. Comme son grand frère, il présente une direction artistique peu commune et avec un fort parti pris. On apprécie ou non, il n’y aura pas vraiment de juste milieu. L’opus est destiné pour un public plutôt familial, mais il est agréable pour tous, qu’on soit un féru de jeu de société ou un joueur casuel. De plus, il propose une expérience différente que Châteaux de Bourgogne et Châteaux de Bourgogne, le jeu de cartes). Ce qui fait qu’il peut trouver sa place facilement dans une ludothèque même si on possède d’autres de la famille.

Le fait que le jeu ne prenne que peu de place et qu’il n’y ait pas besoin d’un grand support pour être joué y donne également beaucoup d’intérêt car jouable partout ! Pour nous, le titre reste un excellent jeu, une excellente adaptation et nous y jouons avec un plaisir non dissimulé.

Maintenant, à vous de vous forger votre propre avis.

La règle du jeu en français
Le site de l’éditeur Alea (Ravensburger)

Rédacteur de l’article : Sylvain

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