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Kumo Hogosha, duel stratégique au Temple des Nuages

par jeudeclick
Publié : Dernière mise à jour le 691 vues 10 minutes de lecture

La légende raconte que lorsque les Dieux décidèrent de donner la Terre aux Hommes pour vivre au Royaume des Cieux, ils firent construire le Temple des Nuages abritant la Pierre d’Equilibre, symbole de la frontière entre ces deux mondes. Le jeune Nakatomi vit depuis son enfance au Temple des Nuages. Il a consacré sa vie au culte de la Pierre d’Equilibre et aujourd’hui, le voilà devenu un homme, un combattant, un véritable Kumotori. La fameuse arène rotative des Quatre Vents lui est désormais accessible et il pourra ainsi tenter de prétendre un prestigieux titre de Kumo Hogosha et ainsi devenir un Gardien des Nuages. Ce matin, il s’est levé de bonne heure pour se préparer et espérer devenir enfin un demi-Dieu parmi les hommes. Son cœur bat fort car il sait qu’il devra se dépasser. Les prétendants au titre s’affrontent en duel dans une épreuve mêlant force et stratégie afin de démontrer leur grande maîtrise des différentes techniques de combat. Etait-il suffisamment préparé ? Son entrainement avait-il était assez intensif ? Quoi qu’il en soit, Nakatomi essaiera d’écrire la légende et devenir ainsi le plus jeune Kumotori de l’histoire du Temple des Nuages.

Le décor est ainsi posé et dans un titre signé Nico Pirard et Patrick Gere, vous voilà plongé au cœur d’un combat légendaire ou seul le plus talentueux des Kumotoris pourra l’emporter. La promesse de gagner avec honneur est ainsi fièrement portée à bout de bras par l’éditeur Morning, qui nous propose donc un jeu pour deux à quatre joueurs, dès huit ans pour des parties d’environ 25 minutes.

Dans Kumo Hogosha, vous utiliserez les faces des différents dés pour combattre vos adversaires sur un plateau de jeu rotatif. Vous devrez déplacer la fameuse Pierre d’Equilibre et la faire sortir du plateau dans le camp de votre adversaire. On vous explique tout cela en détails.

Dans l’arène, face à votre destin…

Une partie de Kumo Hogosha débute avec la Pierre d’Equilibre placée au centre d’un plateau rotatif formé de 81 cases. Chaque joueur dispose de six grands dés en bois, composés de diverses illustrations permettant d’effectuer les actions du jeu. Ces dés représentent les six Kumotoris de votre couleur. Le but du jeu sera d’utiliser vos Kumotoris afin d’éjecter la Pierre d’Equilibre hors de l’Arène Rotative, dans le camp adverse.

Une partie de Kumo Hogosha

A votre tour, vous devez effectuer cinq actions dont une qui est imposée, à savoir faire pivoter le plateau rotatif de 90 degrés, dans le sens de votre choix. Cette action imposée peut être réalisée à tout moment durant votre tour et compte comme l’une des cinq actions.

Parmi les actions disponibles, vous pouvez faire pivoter l’arène rotative, faire entrer un Kumotori sur le plateau de jeu, déplacer un Kumotori d’une case, effectuer le mouvement actif d’un Kumotori (celui visible sur le dessus du dé), changer le mouvement actif d’un Kumotori en choisissant une autre face du dé, et finalement comme dernière action, libérer un Kumotori de prison.

Les différentes actions des dés sont les suivantes… « Courir » pour déplacer son Kumotori de deux cases. « Sauter » pour permettre à son Kumotori de passer au-dessus d’un ou plusieurs Kumotoris adjacents, ainsi que de la Pierre, pour se retrouver sur la prochaine case libre. « Projeter » un Kumotori adverse à côté ou derrière soi. « Agripper » pour se déplacer d’une case avec un autre Kumotori, qu’il soit de sa couleur ou adverse. « Bloquer » pour placer son Kumotori sur un Kumotori adverse afin de l’empêcher de se déplacer durant un tour de jeu. Et finalement la dernière action « Kumo » est la seule action qui vous permet de déplacer la Pierre d’Equilibre d’une case. En revanche, vous devez disposer de deux Kumotoris en position de « Kumo » pour que cette action soit possible.

Tout le matériel de jeu…

Chaque joueur effectuera ainsi de suite ses cinq actions puis son tour prendra fin. L’adversaire pourra alors effectuer ses actions. La partie se poursuit ainsi de suite jusqu’à ce que la Pierre d’Equilibre soit éjectée dans le camp adverse.

A noter encore qu’il est possible de projeter un Kumotori adverse hors du plateau de jeu. Ce Kumotori devient alors prisonnier. Il ne sera pas rendu à son propriétaire tant que le joueur n’utilisera pas une action pour le remettre dans sa réserve. Durant tout ce temps, le joueur qui a capturé un Kumotori adverse pourra bénéficier d’une action supplémentaire durant son tour.

Des parties riches et variées

L’éditeur Morning aime le grand et le spectaculaire et il nous a habitués depuis quelques années à des jeux de qualité. Kumo Hogosha ne faillit pas à la règle avec une boîte de jeu plutôt impressionnante. L’opus est proposé dans un joli fourreau, qui une fois retiré, révèle une boîte visuellement très épurée, dans une inspiration nipponne et fermée par un couvercle aimanté. A l’intérieur, deux petites pochettes pour y ranger les règles du jeu présentes en deux langues (français et anglais). Sous les mousses de protection, le grand plateau de jeu richement illustré par Frédéric Genêt. Sous une deuxième mousse, la base rotative qui viendra se poser sur le plateau central et finalement, sous une troisième protection en mousse, le reste des composants du jeu. Des composants rangés dans un thermoformage transparent qui permet de visualiser les engrenages présents dans le sol du Temple des Nuages. Plateaux épais, grands dés en bois, petits marqueurs et surtout une lourde et imposante Pierre d’Equilibre qui « fait son petit effet ». Aucune fausse note au niveau du matériel, nous sommes bien sur un jeu magnifiquement produit.

Partie en cours !

La prise en main de Kumo Hogosha n’est absolument pas compliquée. Finalement, il faut retenir que les joueurs disposent de cinq actions, qu’ils doivent tourner le plateau de jeu au moins une fois durant le tour et finalement se familiariser avec les actions des Kumotoris. En revanche, l’éditeur a curieusement séparé de la règle, ces différentes actions dans un deuxième livret. Pourquoi pas, dans le but de retrouver ces informations encore plus rapidement. Mais on retiendra que Morning avait surtout envie de se faire plaisir avec un deuxième feuillet. On apprécie également !

Derrière une règle simple, Kumo Hogosha est clairement un jeu qui demande une courbe d’apprentissage. Il faut en premier se familiariser avec les actions possibles puis développer des combinaisons qui vont vous permettre d’optimiser votre jeu. Ainsi, on s’aperçoit après quelques parties qu’il y a par exemple des mécanismes bien spécifiques pour mettre en jeu ses premiers Kumotoris, ceci dans le but de prendre immédiatement l’ascendant sur son adversaire. Certaines actions vont particulièrement bien se combiner entre elles et seront vraiment redoutables. Comme aux échecs (par exemple) les coups et les possibilités sont immenses, voir presque infinis. La rejouabilité n’est donc absolument pas un problème et une partie ne ressemblera jamais à la précédente.

Prêt à bondir !

Avec Kumo Hogosha, il faut en revanche apprécier les jeux abstraits. Même si l’éditeur a particulièrement soigné la thématique, tant au niveau de l’histoire que du matériel de jeu, nous sommes bien sur un plateau quadrillé sur lequel on déplace des composants. Durant une partie, le silence s’installe souvent autour de la table ce qui est ainsi propice à une indispensable réflexion. Le jeu est facilement accessible aux plus jeunes mais il faudra indéniablement pouvoir anticiper. Anticiper sera une action récurrente durant toute la partie afin de prévoir ses prochains coups et ainsi mettre en place sa stratégie de victoire.

Mais le jeu se pratique de manière très fluide et ne manque en principe pas de rebondissements. En se rendant compte au bon moment que son adversaire est en train de prendre le large, pourquoi ne pas investir dans une technique visant à capturer un de ses Kumotoris. Il lui sera alors nettement plus compliqué de parvenir à ses fins. Dans tous les cas, Kumo Hogosha offre une large et belle palette de possibilités.

Jamais deux sans quatre

A deux joueurs, le jeu fonctionne très bien et nous sommes seuls à échafauder notre stratégie. Mais Kumo permet aussi d’être appréhendé par quatre joueurs. Dans cette configuration, deux joueurs composent une équipe et les deux autres, naturellement la deuxième équipe. À chaque début de tour, chaque équipe aura huit actions. Tout comme à deux joueurs, les actions disponibles et l’action imposée sont les mêmes. Les actions sont réparties selon le choix de l’équipe avec un minimum de trois et un maximum de cinq actions par joueur. L’action imposée se fait à n’importe quel moment durant le tour de l’un des deux joueurs de l’équipe.

Un plateau de jeu avec ses derniers Kumotoris

Pour la petite anecdote, c’est dans cette configuration que nous avions découvert le jeu, en 2014 au FIJ à Cannes, lors d’une partie avec Patrick Gere. Cette variante est également très intéressante car elle oblige constamment à réajuster sa stratégie et surtout, à s’adapter aux décisions et à la vision de son partenaire. Aucun souci de coordination car forcément, les deux joueurs peuvent s’accorder et ont pour but le même objectif.

A deux ou à quatre, Kumo Hogosha est en définitif un excellent titre mêlant réflexion et stratégie, magnifiquement produit par l’éditeur Morning. Une courbe d’apprentissage nécessaire pour un jeu qui déploie toute sa finesse dans des parties riches et variées. Cela faisait quelques temps qu’on voulait vous en parler, mais tel un bon millésime, on aurait tendance à dire que le titre se bonifie avec le temps. Avis aux amateurs !

Maintenant, à vous de vous forger votre propre avis.

La règle du jeu en français et le livret des actions
Une partie de Kumo Hogosha lors d’une TricTrac TV
La fiche du jeu sur Boardgamegeek
Le site de l’éditeur Morning

Rédacteur de l’article : Léo

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