On a connu l’Etat d’Urgence, In Vitro, Le Remède, Le Règne de Cthulhu, et même du Legacy en plusieurs opus… Oui, vous avez bien reconnu la série des jeux « Pandémie ». Et cette fois-ci, avec toujours un Matt Leacock aux commandes, voilà que la saga nous emmène dans la Rome antique. Et en français qui plus est !
Pendant près de 600 ans, la civilisation romaine accumula les victoires militaires pour dominer à elle seule l’écrasante majorité du bassin méditerranéen. Rares étaient alors les lopins de terre qui n’étaient pas estampillés SPQR. Pourtant, la Rome antique finit inexorablement par décliner avant que l’abdication de l’empereur Romulus Augustule en 476 marque la chute définitive de l’Empire. Mais comment diable une civilisation aussi avancée et aussi organisée, née en 27 avant Jean-Charles avait-elle pu s’effondrer pareillement ? On sait aujourd’hui que les raisons furent très probablement multiples. Des décennies d’invasions barbares, la corruption des fonctionnaires, la mauvaise perception des impôts, une économie en berne, pas d’alliance ni d’entraide avec Constantinople et un leader sans charisme incapable de prendre d’importantes décisions composèrent probablement l’iceberg qui heurta de plein fouet le navire. Pourtant, on ne peut s’empêcher de penser que si de meilleures décisions avaient été prises et si Rome n’avait pas été aussi sûre d’elle quant à sa supériorité face à l’envahisseur barbare, l’Histoire aurait probablement pris une tournure bien différente… Une théorie qu’il vous sera bientôt possible de vérifier grâce au nouvel opus de la saga Pandémie.
Il était une fois…
Né en 1971 à Saint Paul dans le Minnesota (USA), Matt Leacock fait partie de ces auteurs qui sont tombés dans la marmite ludique dès leur plus jeune âge. Les historiens situeront probablement le début de l’histoire au cours de la période de l’adolescence où le jeune Matt, ludonaute convaincu, conçoit déjà ses premiers jeux en se basant sur des titres existants avec l’idée ferme de les améliorer, se focalisant sur ce qui le fruste et sur ce qu’il trouve médiocre. En 1995, alors âgé de 24 ans, Matt auto-édite son premier jeu (Borderlands) avec sa propre société Locust Games. Mais ce dernier ne fera pas grand bruit et ne sera vendu que localement dans quelques boutiques de loisirs. Cependant, les braises de la passion grésillent dès lors plus que jamais ; une passion qui l’accompagnera lorsqu’il déménagera dans la baie de San Francisco en 1997 et qui, selon la légende, ne serait pas non plus étrangère à sa rencontre avec Donna McKeown qui deviendra Miss Leacock trois ans plus tard.
Matt est cependant conscient qu’une salade de meeples ne nourrit pas son homme et qu’il faudra s’employer autrement s’il souhaite persévérer dans l’industrie du jeu. Ce sera le début d’une carrière d’User Experience Designer qui lui permettra d’évoluer dans plusieurs importantes sociétés dont notamment AOL et Apple. Bien évidemment, Matt continuera à alimenter sa passion en développant certaines idées. Deux d’entre elles feront d’ailleurs une entrée fracassante sur la planisphère ludique en 45 après Cathala (2008): Roll through the Ages et surtout un certain Pandémie qui ne tardera pas à être nominé au prestigieux Spiel des Jahres au même titre qu’un certain Agricola qui remportera le prix cette année-là…
Pandémie deviendra rapidement un succès intersidéral qui donnera d’abord naissance à 3 extensions : Au seuil de la Catastrophe (2009), In Vitro (2013) et État d’Urgence (2015), avant de littéralement exploser (dans le bon sens du terme) avec le phénomène Legacy! Le jeu donnera également lieu à différentes variations sur le même thème ; d’abord avec les jeux Contagion (2014), Le Remède (2014) et son extension Mesure extrême (2016) puis sous forme de déclinaison annuelle du titre phare avec Pandémie Iberia (2016), Pandémie – le règne de Cthulhu (2016) et Pandémie – Montée des Eaux (2017).
2018 – Ze retour of Ze back of Ze Pandémie !
2018 donnera certes lieu à une édition du jeu « Anniversaire des 10 ans » top-moumoute dans son écrin métallisée, mais pas que. Et non mes braves, car après avoir lutté contre la grippe espagnole, endigué une inondation au Pays-bas et sauvé le monde du retour quelque peu inopportun de ce joyeux farceur de grand tentaculaire, c’est dans l’antique Rome que vous serez amenés à exercer vos talents cette fois-ci avec Pandémie – La chute de Rome.
Pour ce nouvel opus, Matthew Leacock s’est associé au sympathique auteur italien Paolo Mori, connu pour des titres tels que Vasco de Gamma, Libertalia et notamment Augustus qui invitait déjà joyeusement les joueurs à batifoler au sein de l’Empire Romain. Prévu pour 1 à 5 joueurs dès 8 ans pour une durée de partie moyenne de 45 à 60 minutes, le jeu devrait sortir à la fin de l’année dans sa version anglaise. Bonne nouvelle s’il en est, Edge a confirmé qu’une version française verrait le jour très probablement dans le premier quart d’année 2019. Une nouvelle qui a de quoi faire sauter mémé au plafond !
Il y eu l’an 1. Il y eu l’an 2 et puis il y eu l’Empire ! Allez en scène les enfants…
À l’apogée de sa gloire, l’Empire romain s’étendait sur plus de 5 millions de kilomètres carrés de territoire occupés par plus de 100 millions d’habitants. Au cours de son existence, l’Empire s’avère indéniablement novateur dans la gestion intellectuelle et matérielle d’une société complexe, faisant des avancées majeures en ingénierie, en science, en architecture, sans oublier l’art et la littérature. Mais Rome souffrira également d’une lente agonie… Au début du 5e siècle, Honorius (384-423) est fait co-empereur avec son frère aîné Arcadius (377-408). Leur règne, qui s’étendra sur une trentaine d’année, est alors surtout marqué par une incompréhension à gérer les crises secouant l’Empire ainsi que par leur incapacité notoire à y répondre. Des décennies de corruption politique, de crise économique et de forces armées surchargées ont pesé lourdement sur la stabilité de l’Empire, ouvrant la voie à de multiples incursions de tribus barbares Anglo-Saxonnes, Goths, Vandales et Huns aussi agressives que légèrement vindicatives, conduisant peu à peu Rome vers un déclin dont l’Empire ne pourra peut-être plus se remettre. Le constat est très vite fait : il ne sera dès lors plus possible de compter sur l’armée affaiblie pour garder les frontières : citoyens, soldats et alliés de Rome devront s’unir pour protéger ce qui reste d’estampillé SPQR (Senatus populusque romanus). L’espoir est mince mais il est désormais entre vos mains !
Il vous faudra par conséquent recruter des mercenaires, fortifier des villes, forger des alliances et affronter les hordes d’invasion au combat. Mais se contenter de défendre Rome ne suffira pas ; vous devrez trouver un moyen de faire cesser les incursions et négocier la paix avec vos charmants voisins. Pour ce faire, vous devrez collecter des cartes de couleur assortie pour forger une alliance avec les différentes tribus (un mécanisme qui devrait vaguement vous rappeler quelque chose) ; ce qui vous permettra du coup d’utiliser les capacités de ces tribus et de créer/engager de nouveaux soldats qui viendront défendre les frontières contre les autres envahisseurs.
A l’instar de ses prédécesseurs, ce nouvel opus vous permettra évidemment à nouveau d’incarner une multitude de rôles différents chacun pourvu de capacités spéciales, histoire de varier les sensations. Le jeu inclura également un mode solitaire dans lequel vous serez amené à assumer le rôle d’Empereur aux commandes de 3 rôles différents pour essayer de tant bien que mal de protéger Rome. Les joueurs à la recherche d’un challenge plus pimenté pourront cependant se frotter à un défi spécial appelé « Roma Caput Mundi (Rome capitale du monde)…
Le saviez-vous ?
En 2008, ce bon vieux Matt participa à une conférence Google Tech Talk au cours de laquelle il parla de la conception de Pandémie. Si vous êtes intéressés par le processus de conception d’un jeu de société et que vous n’êtes pas allergiques à la langue de Britney Spears, nous ne pouvons que chaudement vous la recommander.
Depuis la sortie du premier opus, Matt s’est engagé à verser 5% de ses revenus provenant de la totalité de la gamme Pandémie à Médecins Sans Frontières, un organisme de bienfaisance fournissant des soins médicaux aux nécessiteux dans le monde entier. Cet engagement est toujours d’actualité.