Imaginez une histoire alternative de la Terre du Milieu. Une histoire où le Troisième Âge verrait elfes, nains, hommes et autres peuples féériques, cohabiter en paix tout en étant en féroce concurrence pour leur prestige personnel. Une histoire où un envahisseur à la peau verte déferlerait en masse de son petit coin de paradis natal du jour au lendemain, écrasant, pillant et brûlant tout sur son passage. Une histoire où les peuples, bien trop égocentrés, n’auraient cependant pas réussi à s’unir à temps pour tenter de se défendre. Vous voyez le topo ? Alors, bienvenue à Pandoria…
Ton univers impitoyaaaableeeeu…
Pandoria est un jeu de placement de tuiles et d’ouvriers conçu par le binôme berlinois Jeffrey D. Allers (Skyways, New York Slice…) et Bernd Eisenstein (Palmyra, Peloponnes…). Côté illustration, on retrouve Christian Opperer, un artiste un peu moins connu sous nos latitudes et Lukas Siegmon, un nom que l’on retrouvera également sur la boîte de Reykholt, le dernier opus très attendu de tonton Rosenberg. Le jeu est édité par Irongames et sera disponible en version Française lors du Spielmesse d’Essen 2018.
Depuis des générations, Elfes, Nains, Hommes, Halfelins et Magiciens cohabitent autant que faire se peut en paix, exploitant ensemble les vastes terres fertiles et riches des « Hidden-Lands ». Tout en se livrant bien sûr une féroce et joyeuse concurrence pour le prestige de leur peuple. Cette paix millénaire est toutefois particulièrement mise à mal lorsque des hordes de Gobelins venues des lointaines Terres débaroulent comme des éléphants un poil vindicatif dans un magasin de porcelaine et déclenchent une attaque surprise aussi dévastatrice que décisive, ne laissant évidemment aucune chance aux peuples égocentrés des « Hidden Lands » de s’unir pour se défendre. Quelques survivants réussissent bon gré mal gré à fuir sur les quelques embarcations restantes dans l’idée de rejoindre des terres lointaines encore vierges, où ils pourront tenter de restaurer leur culture : Pandoria !
Bien que les anciennes rivalités persistent toujours, les survivants sont probablement conscients que ce sont ces dernières qui les ont menés à leur perte. Le chemin de la rédemption est dès lors entre leurs mains… Dans vos mains!
En tant que joueur, vous allez incarner l’un de ces cinq peuples découvrant les Terres lointaines de Pandoria, tenter tant bien que mal de vous y installer et exploiter la terre pour devenir un jour le peuple le plus prestigieux parmi tous. Vous devrez travailler en paix avec vos voisins sans pour autant oublier vos antagonismes… Bin ouais, faut pas pousser mémé non plus !
Les Tuiles, les ressources et les Meeples : la Sainte Trinité ludique
Dans Pandoria, le but du jeu consistera à collecter le plus grand nombre de points de prestige.
Pour ce faire, chaque joueur possèdera un plateau de jeu personnel relatif au peuple qu’il incarne permettant de monitorer ses ressources de 0 à 10 (à savoir du Cristal pour la magie, du bois pour les constructions et de l’or pour acquérir les cartes et bâtiments particuliers), sa capacité spéciale, ses constructions et ses sortilèges. On débutera la partie avec un certain nombre de ressources prédéfinies, une quantité de meeples définie par le nombre de joueurs ainsi que 4 cartes d’action. Chacune d’entre elle permettra de réaliser une construction ou de lancer un sortilège en payant le coût de la ressource correspondante. Ce qui permettra d’activer une capacité spéciale unique ou permanente. Un pool commun permettra également aux joueurs d’en acquérir de nouvelles en cours de partie en payant leur coût en or.
A leur tour, les joueurs devront placer judicieusement une tuile (piochée face cachée) sur le plateau de jeu pour tenter de former des régions d’un même type (forêt/bois, montagne/cristal, colline/or, cité/point de prestige). Les tuiles formées de 2 hexagones produiront une ou plusieurs ressources relatives à leur type. Mais toute la substantifique moelle du jeu consistera à placer ses meeples sur ou à côté des régions convoitées. Car lorsqu’une région ne pourra plus être étendue (à savoir enclavée par d’autres tuiles), on comptabilisera le nombre de ressources présentes sur la dite région que l’on multipliera par le nombre de meeples adjacents de chaque peuple. Ce qui déterminera le nombre de ressources du type concerné que chaque joueur obtiendra. Ainsi, 3 meeples d’un peuple entourant une région de forêt produisant 5 bois, conférera 15 ressources bois au joueur concerné. Une petite subtilité intéressante permettra cependant aux joueurs de ne pas perdre l’excédent de ressources. Si vous avez suivi jusqu’ici, vous aurez peut-être noté qu’il n’est pas possible de stocker plus de 10 ressources de chaque type. Or, l’excédent de ressources pourra être transformé en points de prestige pour un ratio de 3 pour 1. Brillant!
Comme évoqué précédemment, en jouant des cartes actions, les joueurs pourront potentiellement bénéficier d’avantages permanents tout au long du jeu. Ces constructions demeureront rattachées au plateau personnel via l’un des 5 emplacements à disposition. En revanche, il sera également possible de construire des bâtiments spéciaux qui conféreront des points de prestige et qui pèseront lourd dans la balance lors du décompte final. Cependant, ces bâtiments recouvriront une des 5 constructions de base que les joueurs pourraient avoir, annulant in facto la capacité spéciale que cette dernière leur conférait. Mais comme on dit à Pandoria: « La frustration est la voie du Prestige… »
La fin du jeu interviendra lorsque toutes les tuiles auront été piochées. Un décompte des points de prestige permettra alors de déterminer le vainqueur.
Un jeu bien chafouin
Précisons que Pandoria offrira 2 modes de jeu (débutant et expert) qui seront déterminés par l’usage de la face du plateau personnel (A/B) et par une différenciation de quelques points de règles. Le jeu disposera également d’une variante par équipe qui permettra assurément de varier les sensations.
Bref, Pandoria est un jeu bien chafouin bénéficiant de règles simples et efficaces, d’une charte graphique des plus agréable et d’une mécanique percutante transpirant le thème du jeu par tous les pores. Un délice exquis pour les amateurs du genre !
Alors ? Rendez-vous à Pandoria ?