Jouer avec des allumettes c’est basique. Jouer avec des allumettes c’est rétro. Jouer avec des allumettes c’est vraiment génial, surtout quand l’éditeur Helvetiq nous met au défi… en solo ou en multi-joueurs. Laissez-vous surprendre, on vous en parle.
Vous commencez à les connaître, les Helvètes aux jeux épurés, travaillés et conviviaux. On vous a d’ailleurs déjà parlé de Team Up, Kartel, DealMaker, Misty, Four Senses et bien d’autres. Et justement, il y a quelques années déjà, Helvetiq avait publié un petit jeu, format boîte d’allumettes (un peu plus grand tout de même), qui répondait au nom de « SixStix ». Actuellement, le jeu est en rupture de stock, et c’est bien dommage, mais ce n’est pas une raison pour ne pas l’évoquer avec vous.
SixStix, c’est un concept tout simple, imaginé par le danois Martin Nedergaard. L’auteur a déjà fait parler de lui avec de nombreux jeu à son actif, souvent des jeux de réflexion, tels que Bandido, Macroscope, Tubyrinth etc. Prévu pour des parties de trente minutes environ, SixStix se joue de un à quatre joueurs pour une accessibilité du titre à partir de huit ans. Sans doute moins, si junior est accompagné d’un adulte.
Dans SixStix, nous pourrons donc nous amuser avec des allumettes. L’éditeur nous le présente ainsi, mais il sera plutôt question de six bâtonnets en bois, pour lesquels il faudra réaliser des figures imposées. Oui, tels de vrais patineurs ! Mais avec un nombre de mouvements limités à chaque tour. Un véritable casse-tête, empli de réflexion et d’anticipation où les combos seront à privilégier. A présent, grattons un petit bâtonnet de bois et mettons le feu à notre table de jeu ; on vous résume immédiatement la règle.
Allumez le feu… allumeeeeeez le feu !
Le but du jeu consiste à gagner le plus de cartes possible en réorganisant les allumettes pour les faire correspondre aux figures présentées sur les cartes. Lorsqu’il n’y a plus de cartes dans la pioche, la partie se termine et le joueur qui possède le plus de cartes l’emporte.
Chaque joueur reçoit quatre cartes et cinq allumettes sont positionnées en ligne au centre de la table. A chaque tour, le joueur actif peut effectuer deux mouvements pour faire correspondre les allumettes à l’une ou plusieurs des figures représentées sur ses cartes. En revanche, il est possible de faire tourner gratuitement un bâtonnet déjà en contact avec les autres bâtonnets, mais la figure ne peut jamais être scindée en deux.
Quand la figure est réalisée, la carte est conservée et quand tous les mouvements sont effectués, le joueur refait sa main à quatre cartes. Le joueur suivant débute alors son tour. Quand la pioche est épuisée, la partie prend fin et on établit le décompte.
A noter qu’en solo, seul quarante cartes sont utilisées. A chaque tour, les cartes non-réalisées sont défaussées et le joueur en reprend toujours quatre nouvelles. Le but état d’améliorer son score à chaque partie. Précisons encore qu’il est aussi possible de totaliser les points des cartes pour définir le score total ; que ce soit en solo ou en multi-joueurs.
Six allumettes pour réchauffer vos soirées jeux
Le packaging nous avait déjà franchement donné envie. Et très vite, on s’est rendu compte que « cela allait chauffer ». A l’intérieur, on retrouve un jeu épuré. 55 cartes, 6 bâtonnets en bois de couleur rouge, et c’est tout ! Ah si, on oublie les différents livrets de règles en plusieurs langues dont le français. Un matériel de bonne facture comme on en a l’habitude chez Helvetiq. En revanche, on vous conseille de protéger les cartes, qui ne sont pas toilées, car le deck est constamment manipulé durant la partie.
Thématiquement, c’est peut-être là que le bas blesse. Jouer avec des allumettes, ou même de petits bâtonnets en bois, cela peut paraître un peu rétro. Dépassé de mode. Les allumettes, c’étaient les jeux des années 60 quand nos aînés, ou leurs parents, n’avaient pas les moyens de s’acheter le dernier CMON à la mode. D’ailleurs cela n’existait même pas ! Mais cette vision rétrograde se veut complètement étonnée. En tous cas à notre avis. En laissant sa chance à un concept ludique qui a déjà fait ses preuves et des idées reçues, on demeure en présence d’un jeu qui n’a rien à envier à certains titres actuels qui nous mettent au défi. Il faut juste se laisser surprendre et ne pas vouloir impérativement penser que seul les figurines finement sculptées proposent des jeux passionnants et divertissants.
Côté règle du jeu, on se retrouve avec un petit document qui tient sur une feuille A4 recto-verso. Et encore, variantes comprises et avec des éléments bien espacés. Autant vous dire que c’est vite lu, bien rédigé et qu’il n’y a pas de souci pour prendre le jeu rapidement en main. Le feuillet contient également quelques illustrations qui ne laissent aucune place à l’interprétation. Précision suisse oblige !
La mise en place nous a convaincus par sa simplicité et sa rapidité. On brasse, distribue les cartes et on place cinq bâtonnets sur la table. Ça y est ! En quelques secondes, la partie peut débuter.
Si la règle se lit vite et s’explique vite, la prise en main de SixStix suit également cette droite ligne. Il n’y a pas à dire, on se retrouve immédiatement plongé dans nos réflexions et chacun comprend rapidement quelle sera la finalité du jeu. Mais une certaine courbe d’apprentissage est belle et bien là. En effet, si déplacer les allumettes n’est pas une chose très compliquée, comboter de manière optimale avec les cartes en main ne sera pas si simple. Entre les rotations « gratuites » et les mouvements comptant comme un point de déplacement, il faudra acquérir un peu d’expérience et de tactique. Votre jeu ne demandera qu’à être optimisé.
Ainsi, les mécanismes utilisés pour SixStix sont plutôt évidents. Bien sûr, on se retrouve au coeur d’un casse-tête, certes pas d’une complexité extrême, mais qui fera tout de même appel à de l’anticipation, de la réflexion et de l’optimisation. Chaque placement et déplacement sont importants. Un paramètre qui doit correctement être pris en compte et ceci en faisant comboter les cartes entre elles. Sans que cela soit un véritable brise-neurones, on se retrouve avec un ensemble cohérent et qui nous apporte du challenge. Un gameplay vraiment plaisant !
Pendant le tour de jeu, chacun ne reste jamais très longtemps oisif. Même si on désire optimiser son jeu et pousser la réflexion, le joueur actif ne laisse pas bien longtemps la partie sans mouvement. Des solutions se dessinent assez vite. Ainsi, SixStix offre une bon dynamisme avec des parties qui ne s’éternisent pas, même dans sa configuration maximale.
La rejouabilité est assurée par les 55 cartes contenues dans la boîte de jeu. Mais surtout par leur pioche aléatoire.
En effet, à chaque tour, les combinaisons de quatre cartes se renouvellent. Et tenant compte des actions différentes de tous les joueurs d’une partie à l’autre, impossible de se retrouver avec de la similarité. Les parties ne se ressemblent donc jamais, c’est certain ! Par ailleurs, en mode solo, seules 40 cartes sont piochées aléatoirement et utilisées pour la partie en cours ; encore un très bon renouvellement du jeu !
L’interaction s’invite facilement dans une partie de SixStix. Même si le joueur actif reste plongé dans sa réflexion, il y a toujours quelque chose à dire et la communication va bon train. Helvetiq nous habitue régulièrement à des jeux qui font la part belle aux échanges entre les joueurs et cet opus ne déroge pas à la règle.
Un petit mot encore sur l’expérience de jeu en solo. Après plusieurs parties, nous apprécions toujours d’y revenir. A ce propos, on vous conseille vivement d’utiliser le décompte des points inscrits sur les cartes afin d’augmenter le challenge. Un challenge qui se traduit ici par le fait d’améliorer son score précédent. Pas toujours des plus excitants, mais en l’occurrence, cela fonctionne plutôt bien avec SixStix. Le jeu parvient à nous mettre véritablement au défi et en solo, on ressent vraiment bien ce côté optimisation et gestion des combos. Pour le surplus, l’expérience de jeu reste globalement la même qu’en multi-joueurs. Forcément, puisque la règle demeure inchangée.
Nous avions un peu des craintes à nous retrouver face à un jeu trop basique et dépourvu d’intérêt. Au final, cela n’en est rien ! Derrière son côté épuré, l’opus se prend très facilement en main et nous met constamment au défi. A chaque carte, on essaie de privilégier les rotations de bâtonnets plutôt que de dépenser des déplacements. Puis on scrute les autres cartes afin de prévoir les coups suivants. C’est un véritable challenge sous forme de défi constant. On a véritablement apprécié l’expérience car cette petite boîte en a dans le ventre. Et que cela soit en solo ou à plusieurs, SixStix sait se faire apprécier sur toute la durée de la partie. Facilement transportable, le jeu saura également se faire glisser dans une poche pour sortir facilement, simplement et avec des joueurs de tous âges. Un passe-partout bien sympathique pour lequel ces six allumettes ne manqueront pas de réchauffer vos soirées jeux !
Maintenant, à vous de vous forger votre propre avis.
SixStix sur Board Game Geek
Le site de l’éditeur Helvetiq