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Poule poule, ça mérite un bon’oeuf sur dix !

par jeudeclick
Publié : Dernière mise à jour le 713 vues 11 minutes de lecture
Poule poule, ça mérite un bon’oeuf sur dix !

on, je vous résume ! Tout le monde entend bien ? Parfait… Au début, Edwige court à toute vitesse sur les planches en bois. Nadine et Bernadette, vous la poursuivez en faisant attention de ne pas vous prendre les pieds dans les câbles du système d’éclairage. Quand Edwige arrive à hauteur de la première baraque, on envoie les explosions ! Bam, bam, bam, on fait tout péter des deux côtés. Tu prends alors appui sur le trampoline et tu survoles le coq qui te regarde de son air apeuré. Paulo, tu feras attention à ne pas perdre ta crête en levant la tête… Nadine et Bernadette, vous sautez sur le côté pour terminer dans la mare. Edwidge, toi tu continues. Toujours sans t’arrêter. Après le saut, tu balances le râteau au fermier, tu tires la corde pour fermer la gueule du chien, tu cries sur le renard pour le faire fuir et tu prends l’avion qui t’emmènera au sommet de la grue. Pendant ce temps, nous on envoie le générique de « Banzaï les Cocottes ». C’est bon vous avez tout compris mes poulettes ? Alors c’est parti… Et aaaaaaaction !

Argh ! Vous sentez notre excitation ? Oui, on a toujours voulu participer à une super-poul-production. Et là, on y est ! En plein dedans les amis… Et c’est nul autre que les gars d’Oka Luda qui sont à la réalisation. Un éditeur qui nous a bluffés par ses dernières publications. De sympathiques jeux qui répondent aux doux noms de Samsara, Kami et le petit dernier, celui qui nous intéresse « Poule Poule » ! De petits jeux en apparence, mais joliment travaillés; chez nous ils font mouche à chaque fois.

Alors forcément, quand une petite boîte nous propose de jouer les grands réalisateurs, on n’hésite pas une seconde. Même si cela peut faire peur. Même si on en a la chair de poule ! Et c’est sans faire de cinéma que Poule Poule est sorti de l’imaginaire de l’auteur Charles Bossart. Quant à la réalisation graphique, l’éditeur a de nouveau fait confiance à Pauline Berdal. Une illustratrice qu’on avait découvert avec son magnifique travail sur Kami. Décidément, cette Pauline a un talent certain et elle parvient à nous émerveiller dans des styles totalement différents.

On allume les projecteurs du studio pendant quelques instants pour vous préciser que Poule Poule peut être produit par deux à huit réalisateurs, pour des parties d’environ vingt minutes scénarisées et accessibles dès huit ans. Par contre on peut déjà vous dire qu’on a essayé Poule Poule avec des poussins de moins de six ans et il n’y a vraiment aucun souci pour y jouer. Mais attention, ce n’est pas un jeu enfantin. Vous allez comprendre…

Basé exclusivement sur des cartes, Poule Poule impose qu’un des joueurs devienne le réalisateur d’un film. Ce réalisateur va révéler une à une les cartes du jeu à tous les autres joueurs. Et chacun devra comptabiliser les œufs qu’il voit passer devant ses yeux ébahis. Mais vous vous doutez bien que des surprises viendront pimenter et compliquer l’affaire. Un jeu simple, malin et dans lequel il faudra rester lucide. Pour ne pas dire concentré. Même si les paparazzis vous flashent dans toutes les postures.

On vous laisse quelques instants pour retourner dans votre loge. La maquilleuse et l’accessoiriste vous y attendent. Ensuite, on vous expliquera de quoi il est question et ce qui nous a vraiment plu dans Poule Poule.

Pas uniquement pour les mères-poules

C’est le Festival de Cannes… Un des joueurs est désigné réalisateur du film et obtient donc le titre de Maître de Poule Poule ! Mais, chacun sera Maître à tour de rôle, d’accord ? Pas de chamailleries dans la salle !

Le Maître va ainsi poser les cartes sélectionnées avant le jeu, une après l’autre et les unes par-dessus les autres. Les joueurs devront alors compter les œufs de poules qu’ils voient passer durant la projection. Quand un joueur estime avoir compté « cinq » œufs disponibles, il tape sur la pile et met fin à la manche. S’il a raison, il gagne un fragment d’œuf. Trois fragments et à lui la montée des marches, les flashs des photographes et la gloire éternelle ! Ôlé !

Sauf que vous vous en doutez, il n’y a pas que des œufs de poules dans les cartes qui seront jouées par le Maître de Poule Poule. Des poules viendront couver les œufs et les rendre indisponibles. Des renards viendront faire fuir les poules pour rendre à nouveau les œufs disponibles. Un fermier pourra ramasser les œufs disponibles. Des chiens viendront chasser les prochains renards. Des renards déguisés en poule pourront faire leur apparition mais ne seront pas repérés par les chiens. Des canards viendront juste vous troubler, pour le plaisir. Un coq pourra mettre prématurément fin à la manche. Des verres de terre vont attirer les poules qui ne couveront pas les œufs. Des œufs d’autruche compteront pour deux œufs de poule. Etc…

Ca y est ? Vous commencez à comprendre que votre cerveau va très vite se transformer en petite salade de neurones ? Mais rassurez-vous, vous pourrez décider des cartes avec lesquelles vous souhaitez jouer.

Roule ma poule !

Silence dans les studios… eeeet aaaaction ! C’est fou comme on se prend au jeu quand on nous laisse le droit d’être cinéaste. Bon, regardons le contenu d’une boîte de Poule Poule. Autant vous le dire, le matériel est plutôt sommaire. Un deck de cartes, quelques tokens en carton pour les fragments d’œufs et la règle du jeu. Il n’y a rien besoin de plus pour vous amuser en 16:9ème ! C’est une production toute simple mais efficace. Par contre, protégez impérativement vos cartes. Elles sont manipulées en permanence et on tape même régulièrement dessus !

La règle du jeu tient sur un petit feuillet recto-verso où tout est bien expliqué. Certes, la règle ne nécessite pas de grandes théories mais l’éditeur a quand même pris la peine de compléter les instructions avec de petits schémas et toutes les cartes, avec leurs effets respectifs, sont expliquées. Et cela, c’est trop poule… heu, trop cool !

La mise en place vous prendra quelques dizaines de secondes; le temps de choisir vos cartes et de brasser le deck. Et la prise en main suit cette même ligne. Dès que le Maître de Poule Poule fait débuter la partie, on entre en jeu presque instinctivement. Remarquez, il suffit de compter les œufs nous diriez-vous ! Oui, mais pas que…

Thématiquement, Oka Luda a pris le parti de mélanger le cinéma et le domaine des poules, pour ne pas dire plus globalement de la basse-cour. Improbable certes, mais le mariage est vraiment drôle, terriblement amusant et original. Un petit côté Chicken Run (pas sérieux s’abstenir) auquel on vient y apporter de jolies illustrations. C’est frais, c’est convivial et passe-partout.

Au niveau des mécanismes de Poule Poule, nous sommes sur une base toute simple qui ne fait appel qu’à la réflexion et à la concentration. Point de gestion de ressources, de pose d’ouvriers ou de cubes en bois. Non, rien de tout cela. Et c’est sans doute aussi avec cette base toute simple, mais extrêmement efficace, que le jeu puise ce merveilleux potentiel d’un titre accessible à tous. Les enchaînements doivent être comptabilisés correctement par les joueurs et on retrouverait presque une petite forme de casse-tête, surtout si on commence à rajouter plusieurs intervenants au film.

On aura aussi beaucoup aimé le fait qu’il n’y a aucun tour de jeu chez nos amies les Poules. On joue tous ensemble, tout le temps et sans temps mort. Même pas le temps de picorer quelques graines… snif !

Vous l’aurez donc compris, on se retrouve avec un jeu terriblement interactif. A chaque fois, il y a une folle ambiance autour d’une table de Poule Poule. Et cette interaction va également rimer avec rejouabilité. Le fait de pouvoir ajouter ou enlever des cartes, va apporter une excellente diversité dans les parties. Surtout qu’au début de chaque tour, l’ensemble des cartes est à nouveau brassé. Pas trop de risque de se retrouver avec des parties qui se répètent.

Un petit mot encore sur le jeu à deux. Est-ce que cela fonctionne ? Oui… Absolument. Les deux joueurs deviennent Maître de Poule Poule et se partagent le paquet en retournant chacun son tour une carte sur le film. Cela fonctionne très bien et le fun du jeu reste bien présent.

Point de doutes, Poule Poule est encore un de ces jeux presque sortis de nulle part et qui mérite vraiment un grand coup de projecteur. Pour le coup, un jeu qui aborde le thème du cinéma, ce serait bien dommage qu’il ne soit pas mis en lumière. Avec cet opus, on se sera laissé surprendre et quel véritable bonheur ! C’est drôle et amusant, pour ne pas dire totalement délirant. D’ailleurs, n’hésitez surtout pas à le sortir à la moindre occasion. Un petit groupe et c’est parti ! Le jeu est expliqué en quelque secondes et les petits comme les très âgés peuvent sans problème incarner une poulette en devenir. Plus on rajoute des cartes et plus le jeu devient tordu. Le délire s’installe, on essaie tant bien que mal de compter les œufs, pendant que les autres joueurs tentent de garder leur sérieux. Et d’un coup, paf ! Voilà, qu’un des protagonistes tape sur la pile, convaincu d’avoir compté cinq œufs, pendant que vous, vous êtes toujours en train de vous demander si le troisième renard avait bien chassé la deuxième poule. Peu importe ! On en refait une, parce que c’est drôle !

Si vous ne possédez pas encore votre petite boîte rouge, on espère que vous savez quoi faire désormais. Et chez Jeudéclick, il n’y a pas de lien sponsorisé vers une boutique ou une autre. On n’a donc rien à gagner à vous conseiller de vous y intéresser sérieusement. Mis à part que ce serait vraiment un crime ludique que de ne pas posséder ce jeu dans votre ludothèque. Parole de gallinacé !

NDLR : Soyez curieux et attentif. Un peu à l’image de Willy Wonka, l’éditeur a caché 100 tickets d’or dans les boîtes de Poule Poule, et il y a des cadeaux à la clé. Alors… fermez le bec, et ouvrez l’œil !

La règle du jeu en français
La fiche du jeu sur Board Game Geek
Le site de l’éditeur Oka Luda

Rédacteur de l’article : Léo

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